Alphonse Baudin : pas mort pour 25 francs, mort quand même !

Médecin et député à l’Assemblée, Alphonse Baudin ne peut pas rester passif quand Louis Napoléon Bonaparte commet son coup d’État. Son coup de sang causera sa mort, mais le fera entrer dans l’histoire.

Alphonse Baudin se révolte contre le Coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte

En 1851, ce médecin élu député est horrifié par le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Le neveu de Napoléon Ier, futur Napoléon III, prend le pouvoir. L’insurrection débute. Des barricades sont montées.

Alphonse Baudin sort dans la rue et participe au blocage de Paris.  Avec d’autres républicains, il met la main à la pâte pour se révolter.

Malheureusement, toute la population parisienne ne semble pas partager l’enthousiasme des députés. Baudin tente d’obtenir le soutien des ouvriers en leur demandant de les rejoindre et de lutter pour la liberté et la République.

Mais, les ouvriers se fichent de savoir qui gouverne. Ils veulent juste avoir du pain sur la table et des enfants qui ne crèvent pas pour un bourgeois en effectuant un métier dangereux. Les questions politiques ne les intéressent pas. J’imagine qu’ils ne sont pas loin de partager l’idée actuelle du « Tous les mêmes, tous pourris. ».

L’origine du « mort pour 25 francs »

Invectivé par Alphonse Baudin, l’un d’entre eux lui rétorque : « Croyez-vous que nous allons nous faire tuer pour que vous touchiez vos 25 francs par jour ? ».

L’ouvrier est bien informé. En effet, cette somme correspondait à ce que touchait chaque député quand il siégeait à l’Assemblée.

Baudin ne se démonte pas et réplique : « Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs ! ».

Quelle belle phrase ! C’est encore mieux qu’un dialogue de film américain avec Sylvester Stallone. Le problème est que les ouvriers ont vu…

Alphonse Baudin monte sur la barricade. Il porte son drapeau français. Il est au sommet de la révolte et s’imagine telle la femme de « La Liberté guidant le peuple » de Delacroix. La belle image ne dure pas longtemps. Il est immédiatement touché par balle.

Il s’écroule. Il est mort à 40 ans. Nous sommes le 3 décembre 1851. Cette mort atypique a le mérite de le faire entrer dans l’histoire de France. Il deviendra même un héros pour les républicains luttant contre la dictature de Napoléon III.

En 1889, son corps est même inhumé au Panthéon. Depuis, il repose auprès de grands hommes et de grandes femmes de la France.

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