Ce n’est pas parce qu’une guerre éclate que le rôle de l’argent disparaît. Découvrons ensemble la monnaie française qui a circulé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le franc est resté la monnaie utilisée entre 1939 et 1945
Le franc français, symbole de la souveraineté nationale, a continué à circuler pendant toute la durée du conflit.
Malgré l’occupation allemande et la division du pays, cette monnaie a gardé son rôle dans le maintien d’une certaine stabilité économique. En 1939, au début de la guerre, les Français utilisaient encore les billets et pièces émis sous la IIIe République.
Les billets en circulation comprenaient :
- Le billet de 5 francs
- Le billet de 10 francs
- Le billet de 20 francs
- Le billet de 50 francs
- Le billet de 100 francs
- Le billet de 500 francs
- Le billet de 1000 francs
Quant aux pièces, elles se composaient principalement de :
- La pièce de 5 centimes en bronze
- La pièce de 10 centimes en bronze ou en zinc
- La pièce de 25 centimes en aluminium
- La pièce de 50 centimes en aluminium
- La pièce de 1 franc en aluminium
- La pièce de 2 francs en aluminium
Mais, notez que la composition des pièces a évolué au cours de la guerre. En effet, les métaux précieux comme l’argent ont été progressivement remplacés par des alliages moins nobles, reflétant la pénurie de matières premières qui sévissait alors.
L’impact de l’occupation sur la monnaie
L’occupation allemande a évidemment eu un impact sur la circulation monétaire en France. Dès juin 1940, les autorités d’occupation ont imposé un taux de change fixe entre le Reichsmark et le franc français. Ce taux, fixé à 1 Reichsmark pour 20 francs, était particulièrement défavorable à l’économie française.
En parallèle, de nouveaux billets ont été mis en circulation :
- Le billet de 50 francs « Minerve », émis en 1940
- Le billet de 100 francs « Descartes », introduit en 1942
- Le billet de 500 francs « La Paix », lancé en 1940
- Le billet de 1000 francs « Déméter », mis en circulation en 1942
Ces nouveaux billets coexistaient avec les anciennes coupures et créaient une mosaïque monétaire complexe pour les Français de l’époque.
En ce qui concerne les pièces, l’occupant allemand a réquisitionné une grande partie du stock métallique français pour ses propres besoins industriels et militaires.
Cette situation a conduit à l’émission de nouvelles pièces en matériaux de substitution :
| Valeur | Matériau | Année d’introduction |
| 50 centimes | Aluminium | 1941 |
| 1 franc | Aluminium | 1941 |
| 2 francs | Aluminium | 1943 |
La monnaie comme outil de résistance
Pendant l’occupation, la monnaie est un peu devenue un outil de résistance. Les Français ont utilisé diverses stratégies pour contourner les restrictions imposées par l’occupant. L’une des pratiques les plus répandues était la thésaurisation des pièces en métaux précieux et des billets de grande valeur.
Le marché noir s’est également développé, utilisant souvent des moyens de paiement alternatifs :
- Tickets de rationnement
- Bons d’échange
- Monnaies locales émises par certaines municipalités…
Ces pratiques ont contribué à fragiliser le contrôle économique exercé par les autorités d’occupation. La Résistance française a même réussi à fabriquer de faux billets pour financer ses activités clandestines.
Un fait peu connu est que certains billets de banque ont servi de support pour des messages codés de la Résistance. Par exemple, le billet de 100 francs « Sully » comportait parfois des micro-inscriptions invisibles à l’œil nu, utilisées pour transmettre des informations secrètes.
L’après-guerre et la réforme monétaire
À la Libération en 1944, la situation monétaire en France était chaotique. L’inflation galopante et la circulation de multiples types de billets et pièces rendaient urgente une réforme en profondeur du système monétaire.
C’est dans ce contexte que le gouvernement provisoire de la République française a lancé une vaste opération d’assainissement monétaire.
Les mesures prises incluaient :
- Le retrait progressif des billets émis pendant l’occupation
- L’introduction de nouvelles coupures
- La démonétisation des pièces en métaux de substitution
- Le rétablissement de la frappe de pièces en métaux plus nobles.
Cette réforme a culminé avec l’ordonnance du 15 août 1945, qui a instauré le « franc de la Libération ». Cette nouvelle monnaie symbolisait la renaissance économique et politique de la France après les années sombres de l’occupation.
Puis, en 1960, il y a eu la création du nouveau franc, qui équivalait à 100 anciens francs. Cette réforme postérieure à la période trouve ses racines dans les bouleversements monétaires de la Seconde Guerre mondiale.
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).
