Comment Napoléon Bonparte occupait ses journées à Sainte-Hélène ?

À quoi ressemblait les journées de Napoléon Bonaparte lors de son exil à Sainte-Hélène ? Cette période était compliquée pour l’ancien empereur des Français. Sur cette île isolée de l’Atlantique Sud, il souffrait de son éloignement des affaires du Monde, de ses problèmes de santé, de ses regrets…

Les livres, notamment le Mémorial de Sainte-Hélène de Las Cases, permettent de savoir comme il occupait son séjour ou d’extrapoler un peu.

Les matinées studieuses de l’empereur déchu

Dès l’aube, Napoléon se levait, prêt à affronter une nouvelle journée d’exil. Sa routine matinale était immuable et rigoureuse. Depuis ses débuts et jusqu’à la fin, Napoléon travaille tôt.

Voici comment se déroulaient ses matinées :

  • Réveil aux aurores vers 6 heures
  • Bain chaud et rasage minutieux
  • Petit-déjeuner frugal composé de café et de pain grillé
  • Lecture des journaux et de la correspondance
  • Dictée de ses mémoires à ses fidèles compagnons.

La rédaction de ses mémoires occupait une place centrale dans ses activités. Napoléon y consacrait plusieurs heures chaque matin. Il dictait ses souvenirs et ses réflexions à ses compagnons d’exil, notamment le comte de Las Cases. Cette tâche lui permettait de revisiter sa glorieuse carrière et de façonner l’image qu’il souhaitait laisser à la postérité.

napoleon exil saint helene

En plus, malgré son isolement, Napoléon restait avide d’informations sur le monde extérieur et aimait donc analyser les changements depuis son départ. Les journaux, même datés de plusieurs mois, étaient pour lui une fenêtre sur l’Europe qu’il avait autrefois dominée.

Les après-midis entre loisirs et obligations

Après un déjeuner léger pris autour de 13 heures, Napoléon s’adonnait à d’autres activités pour occuper ses longues après-midis à Longwood House, sa résidence sur l’île.

Parmi ses occupations favorites, on retrouvait :

  • La lecture d’ouvrages historiques et de classiques de la littérature
  • Les échanges épistolaires permis par les Anglais
  • Les parties d’échecs avec ses compagnons d’exil
  • La promenade dans les jardins de Longwood, quand le temps le permettait
  • L’observation des étoiles à l’aide d’un télescope
  • Les petits rendez-vous coquins avec Mme Albine de Montholon.

Malgré l’espace restreint dont il disposait et son cœur vieillissant, il s’efforçait de maintenir une certaine activité. Les promenades dans les jardins de Longwood étaient l’occasion pour lui de profiter de l’air frais et si l’on en croit certains tableaux, de maugréer comme un petit vieux sur le passé.

Il est fou de noter que même en exil, Napoléon continuait à s’intéresser aux affaires militaires. Il passait de longues heures à analyser ses anciennes campagnes et à imaginer des stratégies pour des batailles hypothétiques.

Donc, si l’on veut résumer une journée-type, cela ressemble à :

ActivitéDurée approximativeFréquence
Lecture2-3 heuresQuotidienne
Parties d’échecs1-2 heures3-4 fois par semaine
Promenade30 minutes – 1 heureSi le temps le permet
Observation astronomiqueVariableOccasionnelle

Les soirées et la vie sociale restreinte de l’exilé

Les soirées à Sainte-Hélène étaient bien différentes des fastueuses réceptions des Tuileries. Les Anglais ne lui assuraient pas le train de vie qu’il avait en France. D’ailleurs, Napoléon se plaignait souvent d’être maltraité par rapport à son statue…

Néanmoins, Napoléon s’efforçait de maintenir une certaine vie sociale, notamment en compagnie des Français fidèles qui l’accompagnaient à Sainte-Hélène.

Typiquement, une soirée à Longwood House devait ressembler à :

  • Un dîner en compagnie de ses fidèles
  • Des conversations animées sur l’histoire, la politique et la littérature
  • Parfois, des séances de lecture à haute voix d’œuvres classiques
  • Des parties de whist ou de reversi qui étaient des jeux de cartes appréciés de l’empereur.

Ces soirées étaient l’occasion pour Napoléon de maintenir un semblant de cour.

Napoléon ne s’abaissait jamais, contrairement à certains de ses proches, à passer la nuit avec des prostituées.

Malgré l’isolement, Napoléon recevait occasionnellement des visiteurs. Ces rencontres, bien que rares, étaient pour lui des moments précieux de contact avec le monde extérieur. Ainsi, le 15 octobre 1818, il reçut la visite de Lady Malcolm, l’épouse de l’amiral Pulteney Malcolm.

Les soirées se terminaient généralement tôt pour l’Empereur. Hors de question d’avoir un rythme de chômeur en se couchant au milieu de la nuit ! Vers 22 heures, Napoléon se retirait dans ses appartements pour lire encore un peu avant de s’endormir.

Cette routine monotone lui permettait de structurer ses journées et de garder un certain contrôle sur son existence, malgré les contraintes de l’exil et la surveillance des Anglais.

Un homme comme lui n’aurait jamais pu se contenter de terminer sa vie sans faire fonctionner son intelligence ou tenter de maintenir un peu de prestige !

L’impact de l’exil sur le quotidien et la santé de Napoléon

L’exil à Sainte-Hélène a évidemment un impact sur la santé de Napoléon, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan psychologique.

Rester sur un territoire restreint sans bénéficier du confort de ses belles demeures ou des bienfaits physiques des efforts des campagnes entraîne des conséquences.

Les effets de l’exil se manifestaient de plusieurs façons :

  • Une détérioration progressive de sa santé
  • Des périodes de dépression et d’apathie
  • Une frustration croissante face aux restrictions imposées
  • Un vieillissement prématuré…

Le climat de Sainte-Hélène, humide et venteux, ne convenait guère à la santé fragile de Napoléon. Il souffrait fréquemment de maux d’estomac et son état général se dégradait lentement mais sûrement. La sédentarité forcée et le manque d’exercice adéquat contribuaient aussi à l’affaiblissement de sa constitution autrefois robuste. Nul doute qu’il aurait vécu plus longtemps s’il était resté en France.

Sur le plan psychologique, l’isolement pesait lourdement sur le moral de l’empereur déchu. Habitué à diriger un vaste empire et à être au centre de l’attention mondiale, il se retrouvait confiné sur une île minuscule. Cette situation engendrait des périodes de profonde mélancolie, durant lesquelles Napoléon avait du mal à maintenir sa routine quotidienne.

La rédaction de ses mémoires et ses lectures assidues étaient donc pour lui un moyen de lutter contre l’ennui et le désespoir. Cette activité mentale intense était probablement les meilleurs moments vécus à Sainte-Hélène. Il devait aussi se réjouir de laisser une telle empreinte dans l’histoire en s’imaginant les millions de Français qui liraient ces mots.

Donc, d’un empereur tout-puissant, il est devenu un prisonnier dont les journées étaient rythmées par une routine. Malgré les contraintes et la monotonie, il a su trouver des moyens d’occuper son temps et de laisser une trace dans l’histoire, ses souvenirs !

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