Qui était Hamida Djandoubi, le dernier condamné à mort guillotiné en France ?

Abordons un sujet sombre de l’histoire française : le dernier condamné à mort guillotiné en France. Hamida Djandoubi est le point final d’une pratique controversée qui a terminé sur une abolition.

Mais, entre nous, et avec le recul d’une société où la criminalité n’est plus réellement condamnée, peut-on qui l’avait un peu mérité ?

L’histoire d’Hamida Djandoubi : un Tunisien immigré et criminel

Hamida Djandoubi est né le 22 septembre 1949 à Tunis. Son parcours commence comme celui de nombreux immigrés. Arrivé dans l’Hexagone en 1968, il s’installe à Marseille, la ville portuaire connue pour être un lieu d’arrivée pour de nombreux immigrés maghrébins..

La vie de Djandoubi prend un tournant tragique en 1971. Un accident du travail sur un chantier lui coûte une partie de sa jambe droite. Cette amputation partielle est le début de ses miracles.

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Après sa convalescence (ou l’était-il déjà avant ?), Djandoubi entre dans la criminalité sans la lenteur d’un unijambiste. Il se livre à des activités illégales et fait du proxénétisme.

C’est en 1973 que Djandoubi commet l’acte qui scellera son destin. Il enlève, torture et assassine Élisabeth Bousquet, une jeune femme de 21 ans. Cette dernière est son ancienne petite amie, rencontrée à l’hôpital, qui avait eu la mauvaise idée de le quitter après avoir été prostitué de forcer…

Ce crime odieux le conduit directement en prison dans l’attente de son jugement.

Le procès et la condamnation : un jugement sans appel

Le procès d’Hamida Djandoubi s’ouvre le 24 février 1977 devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. L’affaire suscite une attention médiatique considérable, tant par la nature des crimes que par le contexte de la peine capitale.

Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre Djandoubi :

CrimeVictimeAnnée
MeurtreÉlisabeth Bousquet1973
Torture et actes de barbarieÉlisabeth Bousquet1973
Tentative de meurtreDeux autres femmes1973-1974

Le procès dure plusieurs jours, pendant lesquels la personnalité de Djandoubi est disséquée. Comme toujours en France, l’objectif est probablement de lui trouver toutes les circonstances possibles pour limiter la dureté de la condamnation.

Les experts psychiatriques le décrivent comme un individu narcissique et manipulateur, dépourvu de remords pour ses actes.

Le 25 février 1977, le verdict tombe : Hamida Djandoubi est condamné à la peine capitale. Cette décision intervient dans un contexte où le débat sur l’abolition de la peine de mort prend de l’ampleur en France.

L’exécution : les derniers instants du condamné

Le 10 septembre 1977, à 4h40 du matin, Hamida Djandoubi est guillotiné dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille. Il s’agit de la dernière exécution capitale sur le sol français. D’autres salopards après lui ont été condamnés à mort, mais leurs peines seront toutes transformées en peines de prison et certains ressortiront même libres des années plus tard…

Les derniers instants de Djandoubi sont décrits comme suit :

  • Réveil du condamné à 4h00
  • Dernière cigarette et verre de rhum
  • Refus de l’assistance d’un aumônier
  • Marche vers l’échafaud
  • Exécution à 4h40 précises.

Cette exécution est donc la dernière d’une pratique séculaire en France.

L’héritage de l’affaire Djandoubi : vers l’abolition de la peine capitale

L’exécution d’Hamida Djandoubi a peut-être accéléré le processus d’abolition, qui aboutira quelques années plus tard, même si sur le papier, il a tout fait pour mériter sa condamnation.

Le 9 octobre 1981, soit quatre ans après l’exécution de Djandoubi, l’Assemblée nationale vote l’abolition de la peine de mort. Cette décision historique est portée par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, qui déclare : « Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. »

Bon, quand on voit le nombre de condamnés libérés qui récidivent, le grand Robert aurait peut-être dû réfléchir à deux fois avant de sortir cette phrase.

En tout cas, l’événement a le mérite de faire entrer une sombre raclure comme Hamida Djandoubi dans l’Histoire de France. C’est une belle prouesse pour un homme qui ne reste qu’un violeur, proxénète et tueur.

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