Nous, les Français, avons toujours su nous démarquer parmi les autres pays. Pays des Lumières et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, nous sommes uniques. Mais, un autre événement a fait de nous un pays remarqué dans le Monde : la Révolution française. Bien avant que de gros soviets se mettent à chasser leurs tsars, les Français ont éradiqué la monarchie et joué les bouchers en coupant toutes les têtes qui ne plaisaient pas assez au reste du groupe.
Dans ma vidéo d’aujourd’hui, je fais un focus sur ces victimes. Je commence avec quelques décapités qui étaient, semble-t-il étant donné leur traitement actuel, un mal nécessaire pour un avenir meilleur.
Puis, je termine par trois exemples rapides plus originaux : deux sont des exemples dramatiques de la folie révolutionnaire et le dernier a peut-être permis à Napoléon Ier de monter sur son trône d’Empereur !
Les guillotinés célèbres en vidéo !
Durée de la vidéo : 13 minutes
Louis XVI et Marie-Antoinette
Comment pourrais-je commencer autrement que par le couple royal ?
Beaucoup de reproches peuvent être adressés à Louis XVI et Marie-Antoinette. La mollesse du premier accompagné de la frivolité de l’autre était incompatible avec le maintien de la royauté. Le pouvoir n’a pas su prendre la mesure du danger, n’a pas su le contrer ou n’a pas su réagir comme il le fallait.
La brève monarchie constitutionnelle en 1791 ne peut corriger la situation et les révolutionnaires ont besoin de tourner la page de la royauté. Et quel meilleur moyen pour signifier que la page est finie que de la déchirer d’un coup sec ?
C’est ce qui arrive avec les têtes de Louis XVI et Marie-Antoinette. Les deux sont coupables de trahison et de tous les maux que l’on est capable d’inventer contre eux. J’aime répéter que les révolutionnaires ont été tellement ridicules qu’ils ont accusé Marie-Antoinette d’inceste sur son fils de 8 ans, et qu’on laissera ensuite ce petit mourir seul, enfermé dans le noir comme s’il était le pire des monstres.
Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793 et sa femme subit le même sort quelques mois plus tard, le 16 octobre 1793.
Par cet acte, la France s’affiche comme la championne de la barbarie envers les rois. Même les Roumains avec quelques cartouches dans la tête de Ceausescu ou les Irakiens avec une corde autour du cou Saddam Hussein ont fait plus propre. Mais, il faut avouer que « le Peuple, avec une guillotine, sur la Place de la Concorde », est une solution que même le créateur de Cluedo n’aurait pas imaginée !
C’est le seul sang royal fidèle à ses idées de ma liste. Le prochain évoqué plus tard sera celui d’un gros traître.
Maximilien Robespierre
Alors, comment traiter le cas Robespierre ? Si j’étais un jeune écolier français d’aujourd’hui avec un vocabulaire limité, la seule expression qui me viendrait serait probablement de l’arabe : « Cheh ». On peut aussi utiliser notre belle langue pour dire « bien fait pour toi, Maximilien ».
Pour Robespierre, on devrait changer l’expression : « Qui vit par l’épée périra par l’épée. » par « Qui vit par la guillotine finira découpé par la guillotine tel un saucisson à l’apéro. »
Député du tiers état dès 1789, avant de devenir l’une des principales figures de la Révolution, Robespierre a d’abord défendu de belles valeurs. Mais, comme beaucoup des hommes qui se placent eux-mêmes dans le camp du bien, il finit par devenir plus vil que ceux qu’il accusait au départ et n’est jamais le dernier à vouloir la mort de ses adversaires.
Pendant longtemps, il a été dépeint comme le plus horrible des personnages, comme le vilain responsable de la Terreur, mais le résumer ainsi est aussi une solution simpliste qui permet à beaucoup d’autres personnes, qui lui ont survécu, de paraître plus blanches qu’elles ne le sont.
En tout cas, une chose est sûre. Robespierre s’était fait trop d’ennemis. Il est déclaré hors-la-loi par les autres députés, ce qui permet dans cette belle Révolution faite pour la liberté et la justice de le condamner sans procès.
Le 28 juillet 1794, Robespierre est guillotiné place de la Révolution, en compagnie de son frère, Augustin Robespierre, et d’autres noms célèbres comme Saint-Just et Couthon.
Puis, comme le meurtre n’empêche pas assez les idées de se propager, près d’une centaine de ses partisans finissent de la même façon durant les deux jours qui suivent.
Georges Danton
Un autre personne a un destin similaire à Robespierre : Georges Danton. Lui aussi est un révolutionnaire des premières heures qui écourte sa vie à cause de la présence intrusive d’une lame de guillotine entre sa tête et le reste de son corps.
Issu de la bourgeoise, Danton, c’est à la fois des bons mots et une gueule atypique. Ses qualités d’orateur le transforment vite en figure connue de la Révolution et il grimpe les échelons.
Mais, Danton se fait un ennemi qu’il ne fallait pas avoir : Robespierre. Danton est accusé de plein de choses, mais l’accusation la plus drôle est le « modérantisme ». En gros, le mec est trop soft. Il joue au footballeur au milieu des rugbymen. Danton parle trop et ne découpe pas assez de tête. Pour la peine, c’est la sienne qu’on va enlever.
En avril 1794, il fait le malin à son procès en affirmant qu’il figurera bientôt au Panthéon. Et face au bourreau, il garde la même assurance en disant à son bourreau : « N’oublie pas surtout, n’oublie pas de montrer ma tête au peuple : elle en vaut la peine. »
Le bourreau a dû probablement soupirer avec la lassitude d’un policier qui vous met une contravention pour un excès de vitesse de 2 km/h et qui applique la sentence, parce que « Ce sont les consignes, ce serait dommage de penser par soi-même ». Et vlan, mon petit George, dans ton cercueil avec la tête en moins.
Camille Desmoulins
Je continue avec un autre nom connu de la Révolution : Camille Desmoulins. Comment pourrait-on résumer cet homme ? Vous pouvez réécouter mes dires précédents sur Danton et vous vous contentez d’un « tout pareil ». D’ailleurs, les deux sont très proches et seront donc dans la même fournée de guillotinés.
Camille Desmoulins est un révolutionnaire précoce. Dès 1789, il est là pour chauffer la foule avant la prise de la Bastille. Sa capacité à s’adresser devant un public est une belle prouesse puisqu’il est bègue. Comme quoi, nous ne sommes pas que des monstres : on peut quand même attendre trente secondes pour qu’un homme en difficulté termine sa phrase de 3 mots avant d’aller massacrer les nobles.
Avant son exécution le 5 avril 1794, il envoie une belle lettre à sa femme Lucile. Un effort louable, mais un souvenir éphémère, puisque sa femme est elle aussi guillotinée une semaine plus tard.
Olympe de Gouges
En dehors de Lucile Desmoulins, une autre femme mérite de figurer dans ma liste des guillotinées célèbres : Olympe de Gouges.
Son nom vous est probablement familier puisqu’elle est célèbre pour avoir écrit en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ».
Avec ses écrits, elle enchaîne les sujets qui lui sont chers et s’affiche comme une féministe qui avait plus de choses à défendre qu’une rébellion contre le rasage des aisselles et l’adoption de l’illisible écriture inclusive.
Le problème est qu’elle s’enflamme un peu trop et critique les radicaux et Robespierre. Elle traite même Marat d’une magnifique insulte : « avorton de l’humanité ». À un moment, il ne faut pas pousser mémé dans les orties !
Olympe de Gouges conserve sa dignité jusqu’à l’échafaud et crie aux enfants de la Patrie de venger sa mort. Elle est guillotinée à 45 ans le 3 novembre 1793.
Louis-Philippe II d’Orléans
Je reprends avec du sang noble, celui de Louis-Philippe II d’Orléans. Avant de mourir, il est descendu le plus bas possible. Il trahit son lignage en adoptant les idées révolutionnaires et change même de nom en devant « Philippe Égalité ». Peut-on faire plus ridicule ? On dirait une manœuvre de Mélenchon qui veut obtenir le vote des quartiers populaires.
Il va même jusqu’à voter pour la condamnation à mort de son cousin, le roi Louis XVI. Et ne croyez pas qu’il n’avait pas de choix. D’autres députés préféraient la clémence, mais Philippe Égalité voulait la mort du roi, a voté contre un amendement qui aurait pu le sauver, puis assiste même à l’exécution.
Mais, une fois que le mec a bien retourné sa veste, il est temps de s’attarder sur son cas. Tel ce qui se passera avec les collectifs féministes qui plaident pour les causes islamistes en France, il découvre, comme un gros naïf, bien trop tard avec qui il faisait affaire.
Accusé de trahison, et alors qu’aucune preuve réelle n’est sortie de la poche des accusateurs, il est condamné et guillotiné le 6 novembre 1793.
Pour la petite histoire, son fils Louis-Philippe deviendra roi des Français de 1830 à 1848.
Parmi tous les guillotinés durant la Révolution, beaucoup de noms mériteraient d’être présentés comme Gracchus Babeuf, Jean-Baptiste Carrier, Jean-Baptiste de Chateaubriand (le frère de François-René Chateaubriand), Madame du Barry (et son fameux « Encore un instant Monsieur le Bourreau » adressé à son exécuteur), Élisabeth de France (la sœur de Louis XVI) ou encore, Jourdan Coupe-tête, le barbare qui aurait (utilisons le conditionnel, car rien n’est sûr à 100%) coupé la tête de du gouverneur de la Bastille lors de sa prise en 1789.
Mais, je vais éviter que la vidéo dure 2 heures et vais plutôt vous présenter 3 derniers cas intéressants de guillotinés.
Le premier montre que la Révolution française n’était pas raciste : nous tuions aussi les étrangers.
Karl Josef von Bachmann
Karl Josef von Bachmann est un Suisse qui a découvert que la neutralité légendaire de son pays ne fonctionnait pas à tous les coups. Son nom est méconnu, mais son rôle était pourtant important. L’homme que j’appellerai par son prénom pour éviter un massacre de la mélodieuse langue allemande commandait les Gardes suisses aux Tuileries en 1792.
Des émeutiers arrivent en masse. Fidèle à lui-même, Louis XVI se la joue pacifiste et demande aux gardes de ne pas verser le sang français. Et encore une fois, sa mollesse est coupable.
Car effectivement, le sang versé ne sera pas français : il sera suisse. Les émeutiers tirent, et une gigantesque fusillade termine en bain de sang avec près de 800 gardes morts.
Survivant du massacre, Karl est arrêté. Son statut de commandant du régiment engagé dans la fusillade suffit à justifier son sort. Il est guillotiné le 3 septembre 1792.
Charlotte de la Résurrection
Mon second cas montre le ridicule des dérives des révolutionnaires. Le 17 juillet 1794, Sœur Charlotte de la Résurrection est guillotinée. Elle ne trépasse pas seule puisque quinze autres religieuses sont à côté. Ces femmes ont laissé leur nom dans l’histoire « Les Carmélites de Compiègne ».
Qu’ont pu faire 16 femmes qui dédient leur vie à Dieu pour être exécutées comme des moins que rien ? Et bien, la réponse est dans la question. Elles ont dédié leur vie à Dieu et c’est bien trop pour les révolutionnaires.
Au début de la Révolution, toutes les congrégations sont dissoutes par la loi. Les vœux des religieux sont considérés comme nuls. Comme toujours avec les défenseurs de libertés qui se transforment en censeurs, on invoque de belles raisons. Les vœux qu’elles ont librement prononcés sont déclarés « contraires à la liberté » et sont donc annulés, sans qu’elles aient leurs mots à dire. Le beau paradoxe !
En 1792, les sœurs sont expulsées de leur couvent avec l’interdiction de porter l’habit religieux. Elles se retirent, mais continuent de se réunir pour garder un semblant de vie monastique…
Plus tard, quand la ville de Compiègne est jugée trop modérée depuis Paris, ses autorités réagissent avec zèle et accusent les sœurs de complot fanatique. Elles sont arrêtées et guillotinées le 17 juillet 1794. Leur mort impressionne la foule qui assiste à l’exécution comme s’il s’agissait d’un match de football. Elles ne craignent pas la mort, elles prient, elles chantent… C’est ce qui arrive quand vous avez la certitude d’être dans le vrai et d’aller prochainement au paradis.
Cet acte odieux n’est pas unique. Plusieurs autres massacres de religieux ont eu lieu durant la Révolution, et montrent une face de la Révolution qu’on n’aime, bizarrement, peu montrer.
Alexandre de Beauharnais
Je termine par un cas anecdotique qui se conclut par un héros français. Je m’explique. Parmi tous les guillotinés, Alexandre de Beauharnais ne mérite pas forcément une mise en avant.
Ce général qui n’a accompli aucun grand fait d’armes dans sa vie est arrêté en 1794 et jugé pour trahison. Il est guillotiné le 23 juillet 1794.
Mais, cet homme a une femme que tout le monde connaît : Joséphine de Beauharnais. Les deux passaient leur temps à se tromper. C’est d’ailleurs peut-être toutes les relations nouées dans les draps qui permettent à Joséphine de passer sans encombre la Révolution pour arriver opportunément dans les bras de… Napoléon Bonaparte !
Entre la veuve cupide, mais terriblement douée pour se faire une ascension sociale express et le jeune corse ambitieux qui doit encore comprendre les réalités politiques, vous avez un duo de choc qui tiendra jusqu’à l’Empire.
Est-ce que nous aurions eu un Napoléon Ier sans Joséphine et Joséphine aurait-elle été celle que l’on connaît sans l’exécution de son premier mari ? Ces questions sont une base parfaite pour écrire une uchronie !
Je termine donc ma sélection sur un homme qui, sans vouloir lui manquer de respect, est « peu de chose », mais don sa décapitation a peut-être joué, étrangement, un grand rôle dans l’histoire de notre pays.
Maintenant, c’est à vous de me dire en commentaires les guillotinés qui auraient pu figurer dans ma liste !
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).