Retrouvez dans cet article une liste des figures politiques de la gauche française qui ont marqué l’histoire.
Parmi eux, vous retrouvez de grands hommes qui ont amélioré durablement le quotidien des Français et d’autres qui méritent une place en enfer. Non, je ne dis pas les noms tout de suite, vous comprendrez vite en lisant qui je vise.
Je précise qu’il y a des dizaines d’hommes politiques radicaux, socialistes, communistes et d’autres partis de gauche. Je ne pouvais évidemment pas dresser une liste complète. J’ai cependant essayé de vous en proposer une belle brochette en sélectionnant 20 noms.
Qui sont-ils ? Qu’ont-ils fait ?
Jean Jaurès (1859 – 1914)
Comment pourrais-je commencer ma liste sans mettre Jean Jaurès en premier ? C’est simple, si vous êtes de droite, vous dites que vous êtes gaulliste pour séduire les électeurs et la presse. Si vous êtes de gauche, vous vous réclamez comme le successeur de Jean Jaurès. Les pauvres se retourneraient dans leurs tombes s’ils voyaient ceux qui s’en réclament !
Jean Jaurès est né à Castres le 3 septembre 1859. Il devient rapidement un brillant orateur et un défenseur passionné des droits des travailleurs. C’est simple : à chaque fois que vous l’entendiez, vous aviez envie d’offrir des tickets resto à vos employés et de déclarer un congé pour tous…
En 1892, il prend la défense des mineurs de Carmaux. Cette position le propulse sur le devant de la scène politique. Son engagement pour le socialisme le conduit à fonder la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) en 1905.
Jaurès est également un fervent pacifiste. Il plaide sans cesse pour la paix en Europe à la veille de la Première Guerre mondiale. Malheureusement, quand vous êtes le seul à ne pas vouloir jouer de la baïonnette alors que tous rêvent de massacres, vous le payez. Il est assassiné le 31 juillet 1914.
Léon Blum (1872 – 1950)
Léon Blum est une figure centrale de la Troisième République.
Il a des points communs avec Sarkozy. Il est né à Paris, est devenu avocat avant de se tourner vers la politique. Oui, j’avais annoncé des points communs, pas un frère siamois !
En 1936, il devient le premier socialiste à diriger un gouvernement français avec le Front populaire. Son gouvernement met en place des réformes sociales majeures. Il met en place la semaine de 40 heures, les congés payés et nationalise des industries clés. Ça, Messieurs et Mesdames, c’était la vraie gauche !
Blum est arrêté par le régime de Vichy en 1940 et déporté à Buchenwald. Quand tu t’appelles Blum et que tu es de gauche, la cote pour ton envoi en camp n’était pas haute.
Blum survit et revient en France après la guerre. Il continue encore la politique, mais son âge en fait davantage un sage qui donne son avis qu’un actif qui crie à l’Assemblée.
Pierre Mendès France (1907 – 1982)
Comme les meilleurs sportifs du Monde, Pierre Mendès France est souvent surnommé par ses initiales « PMF ».
PMF, donc, est une figure marquante de la Quatrième République.
En 1954, il devient Premier ministre et se distingue par son rôle dans la décolonisation. Il met fin à la guerre d’Indochine. Ce sera désormais au tour des Américains d’aller se faire tuer en Asie…
Il est également un défenseur de l’Europe unie et de la modernisation de l’économie française.
Son mandat est court. Toutefois, il laisse une empreinte durable par son intégrité et son pragmatisme.
Georges Clemenceau (1841 – 1929)
Georges Clemenceau a un surnom qui claque : le « Tigre ».
Le « mieux qu’un chat » est né à Mouilleron-en-Pareds. Il commence sa carrière comme républicain radical.
En 1876, il est élu député et se distingue rapidement par son éloquence et son engagement pour la justice sociale et la laïcité. À cette époque, jeter l’opprobre sur une religion était un véritable acte de gauche.
Clemenceau devient président du Conseil en 1906 et mène une politique de réformes sociales. Il s’active sur les conditions de travail et la séparation des Églises et de l’État.
Son rôle pendant la Première Guerre mondiale est particulièrement marquant. En 1917, il devient de nouveau président du Conseil et prend des mesures fermes pour mobiliser le pays contre l’Allemagne. Après la guerre, il joue un rôle clé dans les négociations du traité de Versailles.
Son évolution politique est réelle et la gauche ne le reconnait pas toujours fièrement comme l’un des leurs. Pourtant, il a débuté chez eux et est resté longtemps à gauche.
Maurice Thorez (1900 – 1964)
Maurice Thorez est un acteur clé du Parti communiste français (PCF).
Né dans le Pas-de-Calais, il a travaillé comme mineur. C’est presque une caricature : un homme du Nord mineur et communiste.
En 1930, il est élu secrétaire général du PCF. Il devient une icône en aidant le parti à se développer en France. Sous son leadership, le PCF se transforme en une force politique majeure dans la métropole.
Thorez défend les droits des travailleurs et l’unité des forces de gauche.
Il ne faut toutefois pas oublier qu’en pleine Seconde Guerre mondiale, il rejoint l’URSS. Il combat (uniquement le stylo à la main, pas avec une arme) les nazis, une fois que les Soviétiques entrent en guerre contre eux.
Donc, oui, il est un homme politique de gauche important en France, mais il était plus fidèle à son parti qu’à son pays.
François Mitterrand (1916 – 1996)
Mitterrand, ou « Mitran » pour ceux qui veulent lui manquer de respect, est un homme complexe. Il est très difficile de saisir son parcours.
Bien sûr, il devient le premier Président de gauche de la Ve République en 1981. Comme mon article se focalise sur les hommes de gauche qui ont œuvré avant sa présidence, je vais traiter les aspects antérieurs de sa vie.
Il commence sa carrière politique sous le régime de Vichy. Son choix initial n’est pas brillant. Il obtient même la Francisque. Cette récompense prouve son estime pour Pétain et sa réciprocité… Oups, cela ne fait pas très homme de gauche !
Ne vous inquiétez, Mitterrand a plus d’un tour dans son sac. Il finit par ne plus collaborer et rejoint la Résistance. Il fait donc partie des « vichysto-résistants ».
Après la guerre, il occupe plusieurs postes ministériels et devient une figure incontournable de la gauche française. Il s’affiche comme le principal opposant de Charles de Gaulle et ses petits pics verbaux concurrencent presque ceux du grand Charles.
En 1971, il prend la tête du Parti socialiste.
Édouard Vaillant (1840 – 1915)
Édouard Vaillant est un révolutionnaire et socialiste français.
Cet homme au nom de héros de BD participe activement à la Commune de Paris en 1871. Dans les mémoires, Louise Michel est la femme qui a marqué cet épisode, Vaillant peut être considéré comme l’homme.
Pour cette prouesse devenue un symbole mémorable pour la gauche française, il est récompensé par une condamnation à mort par contumace.
Il s’exile brièvement en Angleterre, puis revient en France après l’amnistie de 1880. Qui pourrait supporter la nourriture britannique plus longtemps ?
Vaillant est un ardent défenseur de l’internationalisme. Il est élu député de Paris en 1893 et travaille sans relâche pour la cause ouvrière jusqu’à sa mort en 1915.
Jules Guesde (1845 – 1922)
Jules Guesde est l’un des fondateurs du socialisme en France. Je vais limiter les blagues sur le sujet, car à part son nom, je le connais très peu.
Journaliste de formation, il devient vite un défenseur de la cause ouvrière. En 1879, il fonde le Parti ouvrier français (POF) avec Paul Lafargue, gendre de Karl Marx.
Guesde est un marxiste convaincu et œuvre pour l’unification des différents courants socialistes en France.
Il est élu député à plusieurs reprises et participe à la fondation de la SFIO en 1905.
Jean Zay (1904 – 1944)
Jean Zay est une figure marquante de la gauche républicaine.
Né à Orléans (j’ai d’ailleurs étudié procrastiné plusieurs années au lycée Jean Zay d’Orléans), il devient avocat avant de se lancer en politique. Décidément, cela semble le cursus politique le plus banal possible. Désolé, M. Dupond-Moretti, vous avez, encore une fois, fait du réchauffé de mauvaise qualité.
En 1936, il est nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement de Léon Blum. Il met en place de nombreuses réformes pour moderniser l’éducation en France et soutient la laïcité.
Aujourd’hui, vous pouvez croiser son nom dans les musées dédiés à la Résistance. Pourquoi ? En 1940, il est arrêté par le régime de Vichy et emprisonné. Il est assassiné en 1944 par la milice.
Comme plusieurs autres hommes présents sur cette page, Jean Zay repose désormais au Panthéon.
Félix Pyat (1810 – 1889)
Félix Pyat est un journaliste et un homme politique français. Digne des paroles de « Vesoul » de Brel, Pyat est né à Vierzon. Il est l’un des fondateurs de la Deuxième République et participe activement aux révolutions de 1848.
En 1871, il est élu membre de la Commune de Paris.
Après la répression de la Commune, il s’exile en Suisse et continue à œuvrer pour la cause socialiste jusqu’à sa mort en 1889.
Aujourd’hui, s’exiler en Suisse pour défendre la gauche serait idiot. Quel c… pourrait faire ça ? Ah, j’oubliais notre ancien ministre, M. Jérôme Cahuzac.
Marcel Cachin (1869 – 1958)
Marcel Cachin intègre le mouvement communiste en France.
Quand ton nom ressemble à « crachin » et que tu joues au rebelle, il n’y a qu’un endroit où tu peux naître : la Bretagne.
Avant d’entrer en politique, il occupe le poste d’instituteur. En 1920, il est l’un des fondateurs du Parti communiste français (PCF) et en devient un leader influent.
Cachin est également directeur de l’Humanité, le journal officiel du PCF. Dans ses pages, il défend les idées marxistes-léninistes.
Son engagement politique se poursuit jusqu’à sa mort en 1958.
Paul Vaillant-Couturier (1892 – 1937)
Ne vous arrêtez pas aux noms, Paul Vaillant-Couturier et Édouard Vaillant n’ont pas de lien de parenté. Il y a plus d’un âne qui s’appelle Martin et plus d’un homme de gauche qui s’appelle Vaillant.
Vaillant-Couturier fait partie du duo courant : journaliste et communiste. En 1920, il rejoint le Parti communiste français (PCF) et devient rédacteur en chef de l’Humanité.
Vaillant-Couturier est un critique virulent du capitalisme. Je crois qu’il a un peu perdu son combat… Mais, tant que la cloche n’a pas sonné, camarades, le combat n’est pas fini !
Il est élu député à plusieurs reprises et laisse une marque indélébile sur le journalisme engagé en France.
Victor Hugo (1802 – 1885)
Victor Hugo est-il l’ancêtre du bobo de gauche ? Certes, ce serait un bobo d’un talent immense et qui assume ses idées, soit une espèce rare dans le monde de la culture d’aujourd’hui.
Il est l’un des écrivains les plus célèbres de l’histoire française. Son engagement politique à gauche est également notable.
La condition des pauvres est une horreur pour lui. Il est effaré et témoigne de ce qu’il voit à travers ses livres comme « Les Misérables ». D’un autre côté, il gagne bien sa vie, se montre pingre et entretient sa femme et des maîtresses. Je vous avais prévenu dans la première phrase, il me fait penser aux bobos que l’on voit désormais dans l’audiovisuel…
En 1848, il est élu à l’Assemblée constituante et défend les idées républicaines. Après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, Hugo s’exile et écrit de nombreux pamphlets contre le régime.
Son retour en France en 1870 marque la poursuite de son engagement politique jusqu’à sa mort en 1885.
Jacques Doriot (1898 – 1945)
Je vous préviens d’emblée : nous sommes dans la gauche à date de péremption rapide !
Jacques Doriot est une figure controversée de la gauche française. Il rejoint le Parti communiste français (PCF) en 1920 et devient rapidement l’un de ses principaux dirigeants. En 1924, il est élu député de Saint-Denis et devient maire de la ville en 1930.
Comme Jean-Claude Van Damme, et même s’il finira gros comme un sac à patates, Doriot n’est jamais contre un grand écart. Il devient un nationaliste un peu taré et se faire virer du PCF en 1934. Il fonde alors le Parti populaire français (PPF) qui est un mouvement fasciste.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il collabore avec les nazis et enfile même l’uniforme nazi. Il meurt en 1945 dans un bombardement allié.
Vous avez donc trouvé un homme capable de penser qu’il est légitime de débuter comme communiste et internationaliste pour terminer fasciste et nationaliste.
Édouard Herriot (1872 – 1957)
Édouard Herriot est une figure influente du radicalisme et du centrisme de gauche en France.
Son éloquence et son engagement pour la laïcité et les réformes sociales font son succès. En 1905, il devient maire de Lyon. Le job semble lui plaire puisqu’il reste en place pendant plus de 40 ans. En même temps, avoir une place privilégiée dans la ville de la gastronomie, je comprends son souhait de durer…
Herriot est plusieurs fois ministre et président du Conseil (Premier ministre).
Son héritage est son travail dans l’éducation et de la culture. Il participe à la création de nombreuses bibliothèques publiques et à la promotion des arts.
Paul Ramadier (1888 – 1961)
Le Rochelais, Paul Ramadier, est une figure importante de la Quatrième République. Avocat de formation (encore un !), il s’engage dans la politique et devient député socialiste en 1928.
Après la Libération, il occupe plusieurs postes ministériels avant de devenir le premier président du Conseil de la Quatrième République en 1947.
Son gouvernement est marqué par la mise en œuvre du plan Marshall et par des réformes sociales importantes.
Il est connu pour avoir envoyé l’armée face aux indépendantistes malgaches. Cela ne signifie pas qu’il était pour la colonisation ou les violences. Il a même ordonné de ne pas utiliser la torture en Indochine.
Ces traits se retrouvent dans l’œuvre de son fils, Jean. Il existe sur ce dernier un livre nommé « Jean Ramadier – Gouverneur de la décolonisation ».
Gaston Defferre (1910 – 1986)
Gaston Defferre est une figure majeure de la politique marseillaise et nationale.
Né à Marsillargues, il s’engage dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il devient maire de Marseille en 1944. Il laisse une marque durable dans l’histoire de la cité phocéenne puisqu’il reste maire plus de 30 ans. Il a même un surnom : « Monsieur Marseille ». Fidèle aux stéréotypes, un tel homme ne peut être qu’une grande gueule !
Defferre est également ministre à plusieurs reprises. Face à Paris qui veut tout diriger, il s‘affiche comme un défenseur de la décentralisation et de l’autonomie locale.
Marcel Sembat (1862 – 1922)
En 1890, Marcel Sembat rejoint le Parti ouvrier français (POF) et défend courageusement les droits des travailleurs.
Il est élu député de Paris en 1893 et participe à la fondation de la SFIO en 1905. Il est également ministre des Travaux publics pendant la Première Guerre mondiale. Il œuvre à l’amélioration des infrastructures françaises.
Ah, j’oubliais : c’est un ancien avocat ! Mais, Monsieur réussit même le triplé puisqu’il a aussi occupé le poste de journaliste en écrivant pour La Revue socialiste, La Petite République et l’Humanité.
En football, on appellerait cela « le coup du chapeau » !
Léon Jouhaux (1879 – 1954)
Léon Jouhaux est une figure emblématique du syndicalisme en France.
Jouhaux est vite tombé dans la marmite de la revendication puisque son père a participé à la Commune en 1871. Jeune, il commence à travailler comme ouvrier allumetier avant de s’engager dans le mouvement syndical. Il n’est donc pas un intellectuel gauchiste, mais un homme du peuple qui le défend.
En 1909, il devient secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT).
Jouhaux milite pour la paix et reçoit le prix Nobel de la paix en 1951 pour son engagement en faveur de la réconciliation internationale.
Il repose désormais au cimetière du Père-Lachaise.
Pierre Cot (1895 – 1977)
La liste se termine avec ce vingtième nom.
Pierre Cot est un homme politique du radical-socialisme français.
Il étudie à l’École libre des sciences politiques et devient avocat avant d’entrer en politique. Il est ainsi élu député en 1928.
Cot est ministre de l’Air dans les gouvernements de Front populaire.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’exile aux États-Unis pour ne pas rejoindre Vichy. Il est trop proche des communistes pour que de Gaulle l’accepte à Londres.
Puis, il entre dans la Résistance et s’oppose fermement au régime. Il fait ainsi partie du gouvernement provisoire d’Alger dès 1943.
Après la guerre, il continue à militer pour la paix et la justice sociale.
J’espère que replonger dans l’histoire de ces hommes de gauche était plaisant. J’ai essayé de mettre que des noms importants et de varier les profils. Vous avez des hommes qui méritent le statut de héros, d’autres qui ont vraiment aidé les travailleurs, puis des traîtres que l’on a envie d’appeler sal… Et entre les deux, vous avez quelques cas complexes difficiles à cerner !
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).