Les Anglais ont brûlé Jeanne d’Arc. Tout le monde a déjà entendu cette phrase. Mais, qu’a-t-on reproché à Jeanne d’Arc ? Quand et comment est-elle morte ?
Dans cet article, je vous dis comment Jeanne d’Arc est passée d’une capture par des alcooliques bourguignons à un statue de pièce de viande sur un barbecue anglais à Rouen.
La capture et la mort de Jeanne d’Arc en vidéo !
Durée de la vidéo : 11 minutes
La capture de Jeanne d’Arc à Compiègne
Tout commence avec la capture de Jeanne d’Arc au printemps 1430. Philippe de Bourgogne n’a respecté les trêves et tentent de reprendre des villes de l’Oise. Début mai, le Duc de Bourgogne vient pour prendre les 3 points à l’extérieur.
Il débarque avec 3600 hommes pour récupérer Soissons et Compiègne. Quand Jeanne l’apprend, elle décide de sortir du banc.
Elle quitte Sully et se porte au secours de Compiègne. La garnison de Compiègne ne compte alors que 400 hommes. Mais, cela ne lui fait pas peur. Quand Dieu est dans votre équipe, on s’en fiche d’avoir le petit gros comme gardien de but.
Le 23 mai 1430, elle sort de Compiègne avec quelques hommes pour attaquer les Bourguignons. C’est la fin de soirée. L’idée est logique. Qui n’a pas envie d’embrocher quelques Bourguignons avant de faire sa prière du soir et de s’endormir ?
L’assaut est un échec. Des troupes anglaises arrivent en renforts. Les Français font demi-tour. Quand Jeanne arrive, la porte est fermée. Il n’y a pas de passe-partout pour lui filer la clé. À la place, elle se retrouve dehors au milieu des Bourguignons et une armure qui indique qui elle est. On la fait tomber de son cheval.
Le Batard de Wandonne, un gars qui porte aussi bien son nom, la capture.
L’emprisonnement de Jeanne d’Arc jusqu’à son arrivée à Rouen
Prisonnière, elle passe de main en main. Elle devient la propriété du seigneur Jean de Luxembourg, un fidèle du duc de Bourgogne et allié du roi d’Angleterre Louis VI.
Elle vit alors la vie d’un otage de Daech. De mai à juillet, elle est emprisonnée à Beaulieu-les-Fontaines. Puis, à partir de novembre, elle est emmenée au château de Beaurevoir. Elle comprend qu’on cherche à la donner aux Anglais.
Elle tente alors de sauter de la tour du château. Elle se blesse sérieusement. Elle est retrouvée inanimée après un saut de vingt mètres. Mais, plus résistante que Grand Corps Malade, elle se remet bien. Encore aujourd’hui, on ne sait pas s’il s’agit d’une tentative de suicide ou d’évasion.
Début novembre, elle est emmenée à Arras et à Crotoy. Quelle chance ! Avant de mourir, elle fait une tournée de tous les bleds qui mettent désormais des « y » dans les prénoms de leurs enfants.
De là, elle est livrée aux Anglais contre 10 000 livres. C’est presque le prix que l’on demanderait pour un roi !
Les Anglais choisissent de la détenir et de la juger à Rouen. Elle arrive à Rouen le 23 décembre 1430. Un beau cadeau de Noël puisque cela signifie que sa fin se rapproche…
Les interrogatoires et les accusations
Dès janvier 1431, Jeanne d’Arc est interrogée par les Anglais. Les Anglais sont plus efficaces que les flics d’aujourd’hui face aux gargouilles violeurs de grands-mères. Ils la menacent, mais ne la torturent pas.
Le procès débute le 21 février. Il se terminera le 23 mai 1431. Ce procès se déroule au château de Rouen. Si vous faites les calculs, la durée entre la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc et sa capture est presque la même que celle entre sa capture et son bûcher !
Elle est jugée par un tribunal d’église pour hérésie.
Sur le papier, les juges veulent rester sur le terrain de la foi et sont intéressés que par les intérêts de la chrétienté.
En réalité, ce sont des vendus aux Anglais. Ils sont fidèles à Henri VI. Jeanne a aidé Charles VII à se faire couronner. Par haine ou par cupidité, ils n’ont qu’un but : prouver qu’elle est une sorcière et transformer Jeanne d’Arc en merguez.
Les questions sont biaisées. Les procédures ne sont pas respectées. 120 personnes participent au procès. Il est mené par un représentant de l’Inquisition et l’évêque de Beauvais. Les autres révéleront plus tard avoir subis des pressions.
Pour la petite histoire, celui qui cristallise toutes les haines après le procès est l’évêque Cauchon. Villain Cauchon est l’évêque de Beauvais, une ville contrôlée par les Anglais. Il est le pire juge possible. Il est injuste et force la main aux autres membres du procès. Il veut se faire bien voir des Anglais pour obtenir des avantages.
Le petit salaud ne mourra qu’à 71 ans en 1442, après une vie passée à quatre pattes devant les Anglais.
Jeanne La Pucelle fait l’objet de nombreux chefs d’accusation. On a mis la dose en sachant qu’il y en a bien un ou deux qui feront la différence. La méthode est plus proche du tir au bazooka que du fleuret à l’escrime.
Parmi tous les chefs d’accusation, certains sont surprenants.
Premier exemple : Dans la Bible, il est écrit que l’on doit obéissance à son père et à sa mère. Or, encore mineure, Jeanne est partie de la maison pour suivre ce que voulaient ses voix sans l’accord parental.
Second exemple : Elle a méprisé l’hostie en le mangeant trop fréquemment et en le recevant en tenue d’homme. On décrit presque un mec avec des chips et de la bière sur le canapé devant PSG-OM…
Mais, si vous devez retenir les accusations les plus importantes, retenez qu’on lui reproche :
- Ses voix
- Sa non soumission à l’église
- Sa tenue d’homme.
Les voix entendues par Jeanne d’Arc
Commençons par les voix.
Depuis ses 12/13 ans, elle entend des voix. Elles lui ont dicté de sauver Orléans, de faire sacrer Charles VII et de dégager les gros Anglais de France. Personnellement, je les appellerais les voix de la raison. Les juges pensent autrement.
Quand on demande à Jeanne, elle dit qu’elle peut leur parler quand elle le veut et qu’elle les entend souvent.
À cette époque, les pros du barreau ont des contre-arguments bizarres. On déclare : « Il est inconvenant que les voix viennent quotidiennement, ce que l’on ne trouve dans aucun livre. » – Conclusion : elles doivent venir du démon.
La non soumission à l’église militante
Je vais simplifier au maximum. Il y a 3 églises : militante, souffrante, triomphante. Restez avec moi, même un SEGPA peut comprendre la suite.
L’église militante correspond aux membres sur terre, c’est-à-dire le Pape, les cardinaux, et plus globalement tous les bons chrétiens baptisés.
L’église souffrante, aussi appelée pénitente, correspond aux âmes présentes au Purgatoire.
L’Église triomphante est le Paradis. Il y a Dieu et ceux qui reposent éternellement dans la Gloire de Dieu.
Jeanne refuse de se soumettre à l’église militante. Peut-on lui reprocher ? Elle se fait interroger par le vilain évêque Cauchon dans un tribunal d’église qui veut la cuire au microondes !
Elle ne reconnait que l’église triomphante. Elle ne souhaite répondre de ses actes qu’à Dieu.
Le port d’habits d’homme
Le dernier point problématique est son habit d’homme. Les shorts et les tshirts n’excitent que quand ils sont portés par les scouts.
Jeanne a commencé à porter cette tenue en partant de Vaucouleurs pour rejoindre le roi. Puis, elle a continué. Elle dit porter ces vêtements pour se protéger et parce qu’elle vit avec les soldats lors des campagnes militaires. L’argument n’est pas mauvais. J’imagine qu’il serait compliqué de découper de l’Anglais avec une petite jupe et un croc top…
Le piège pour que Jeanne d’Arc se contredise et soit condamnée à mort
Les Anglais et Cauchon ont alors une idée de génie, ou d’enfoirés. Cela dépend de comment vous voyez les choses. On lui fait faire une abjuration en public au cimetière de Saint-Ouen. Elle signe un document qui dit qu’elle renie ses voix et renonce à la tenue d’homme. On l’obtient en la menaçant de la tuer. Un bourreau est même présent lors de la scène.
En plus, Jeanne sait-elle ce qu’elle signe ? C’est peu probable. Elle est illettrée et aucune assistance sociale n’est là pour l’aider à faire la différence entre les « c » et les « s ».
De retour à la prison, l’escroquerie continue. Elle est battue par les gardes et ses vêtements féminins lui sont enlevées. Pour ne pas être nue devant des gars capables de violer des chèvres quand Maman est restée en Angleterre, elle s’habille avec les seuls vêtements qui restent : des vêtements d’homme.
Vous avez compris la conséquence ? Elle n’a pas respectée son abjuration. En plus, quand on la réinterroge sur ses voix, elle recommence à dire qu’elle en entend. Le piège est refermé.
Elle est condamnée pour relapse. Cela veut dire qu’elle est retombée dans ses erreurs du passé. Nous ne sommes pas dans la justice française actuelle. Il n’y a pas dix chances. Elle est déclarée coupable et condamnée au bûcher. On la refile au bras séculier, c’est-à-dire aux laïcs. Et oui, l’Eglise est d’accord pour condamner Jeanne, mais n’assume pas la responsabilité de l’exécution. On dirait une technique de la CIA avec des paramilitaires en Amérique du sud !
Le 30 mai 1431 : Jeanne d’Arc est sur le bûcher à Rouen
Les Anglais veulent une mort publique. Elle survient le 30 mai 1431. À partir d’aujourd’hui, à chaque 30 mai, ayez une pensée pour notre Jeanne.
Le matin, elle se confesse et elle communie. Le frère Ladvenu qui l’accompagne dira plus tard, que jusqu’au bout, elle a soutenu que ses voix venaient de Dieu.
Son exécution a lieu à la place du Vieux-Marché de Rouen. À l’image du cardinal de Winchester, les supporters anglais sont là. Ils ont sûrement dû faire des trucs de débiles anglais comme chanter « Sweet Chariots » et boire des bières avec la narine.
Jeanne reste classe. Mademoiselle est Française. Elle demande à Dieu le pardon de Rouen. On dirait le Messie sur la croix.
Le bûcher est allumé et selon les témoins, elle meurt en prononçant le nom de Jésus.
Le nettoyage anglais est soigné. Il y a 3 phases à la crémation.
Jeanne meurt rapidement intoxiquée et brûlée à la première.
La seconde est faite avec le bois écarté pour que le public puisse rentabiliser sa venue (et constater qu’il s’agit bien de Jeanne d’Arc sur le bûcher). C’est le cas. Sa boite crânienne explose avec la chaleur et des chroniqueurs affirment que des morceaux ont atterri dans les tribunes en contrebas.
La dernière phase est faite avec l’ajout d’huile et de poix pour transformer le corps en cendres.
Le tout dure plus longtemps que le film Titanic. Plusieurs heures sont nécessaires !
Les Anglais ne veulent pas un coup de sorcière ou de lieu pour la célébrer. Ses cendres sont jetées dans la Seine.
Jeanne a vécu. Jeanne a rendu la France fière. Jeanne est morte. Mais, nous ne t’oublions pas notre petite Jeannette de Lorraine. Que tu aies entendu des voix ou que tu aies été un peu « folle », nous t’aimons pour ce que tu représentes !
Pour terminer sur une note positive, après avoir repris la ville de Rouen, Charles VII fait réviser le procès pour hérésie. Le 7 juillet 1456, un jugement religieux déclare le procès de 1431 sans valeur ni effet. Jeanne sera réhabilitée par l’église.
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).