Jeanne d’Arc délivre Orléans : la vraie histoire de la bataille !

« Jeanne d’Arc a sauvé Orléans. ». Tout le monde a déjà entendu cette phrase. Mais, de quoi parle-t-on vraiment ? Quelle était la situation d’Orléans ? Qu’a fait Jeanne la Pucelle pour sauver la ville ? Quelles ont été les conséquences ? Découvrons tout ça dans la suite de l’article.

La situation d’Orléans avant l’arrivée de Jeanne d’Arc

Occupant Paris, les Anglais descendent sur Orléans durant l’été 1428. Sur leurs passages, ils prennent des villes comme Artenay et Patay, et des places fortes comme Jargeau et Sully. Les Anglais pillent des villages et des monastères, notamment le monastère Notre-Dame-de-Cléry à quelques kilomètres d’Orléans. Ce pillage choque la population, car il s’agit d’un sanctuaire de pèlerinage populaire à l’époque.

Ils s’établissent autour d’Orléans en octobre 1428. La ville possède 20 000 habitants et est donc une grande ville de France. Elle abrite 1800 hommes d’armes et 2300 archers.

L’armée anglaise est légèrement plus nombreuse. Elle est composée de 800 hommes d’armes et 4000 archers. Ces derniers s’emparent des Tourelles, une place stratégique. Peu après l’assaut, leur chef, le comte de Salisbury est tué d’un coup de canon. Il est remplacé temporairement par le comte de Suffolk, avant l’arrivée du lord Talbot.

Les Anglais décident de faire le siège. L’objectif est d’obtenir la reddition sur la longueur. A cette période du Moyen Age, la guerre est davantage des sièges et des ruses que de grosses batailles, donc la stratégie est tout à fait classique. Ils construisent 9 bastilles autour d’Orléans.

N’imaginez pas que la situation ressemble à celle des films avec des attaques incessantes et des bombardements d’Orléans avec d’énormes canons et catapultes. En réalité, les messagers et les visiteurs continuent même à passer les lignes. Mais, sans denrées alimentaires qui entrent, la ville est condamnée.

Les Orléanais réclament l’aide du dauphin et futur roi de France Charles VII. Ils veulent notamment  la venue Jeanne la Pucelle, cette jeune fille de Lorraine qui semble guidée par Dieu et qui répète qu’elle veut délivrer Orléans, puis la France et faire couronner Charles VII à Reims.

Les habitants tentent aussi des sorties. Le 12 février 1429. Les Orléanais apprennent que les Anglais doivent recevoir un convoi de nourriture important. Ils décident de l’attaquer pour que les troupes ne soient pas ravitaillées. L’attaque a lieu à Rouvray, proche d’Orléans. Cette bataille que l’on renommera plus tard la journée des harengs, car le convoi comportait ce poisson, est un échec totalement.

Presque deux fois plus nombreux, mais terriblement mal organisés, les Français sont défaits. Le convoi continue sa route et ravitaille les Anglais, alors que beaucoup de Français, y compris des capitaines, meurent.

Orléans est démoralisé. Des bourgeois essaient même de négocier une trêve avec les Bourguignons, alliés des Anglais. Talbot refuse, ce qui entraine le départ des Bourguignons présents parmi les troupes anglaises le 17 avril 1429.

Jeanne arrive enfin à Orléans !

C’est là qu’arrive notre Jeanne nationale. Avant de venir à Orléans, elle fait envoyer plusieurs lettres aux Anglais. Elle les prévient « Au nom de Dieu, retirez-vous ou je vous ferai partir ».

Elle a envie de vite guerroyer. Alors qu’elle est présente dans un convoi de ravitaillement pour les Orléanais, elle veut passer par le Nord, mieux gardé, puis attaquer la garnison de Saint-Jean-de-Blanc. Jean de Dunois la raisonne en la convaincant que l’essentiel est de nourrir la ville.

Le convoi arrive donc par un côté mal gardé de la ville. Les Français empêchent la garnison de la bastille de Saint-Loup de sortir et des bateaux font le trajet entre les deux rives pour ramener la nourriture à Orléans. C’est un premier succès.

Le soir du 29 avril 1429, Jeanne d’Arc entre à Orléans sur son cheval blanc, précédée de son étendard à la lumière des torches. L’image est magnifique. Les Orléanais ont des étoiles dans les yeux. Ils sentent leur délivrance possible.

jeanne d'arc a orleans
L’arrivée de Jeanne d’Arc à Orléans est mythique.

Les premiers jours, Jeanne inspecte les remparts et chevauche dans les rues de la cité. Les Orléanais prennent autant de plaisir à la voir que les Anglais à l’injurier. William Glasdale, le commandant des Tourelles, l’appelle même la « Putain des Armagnacs », une insulte restée célèbre.

Pour les Français, les Anglais sont des grands blasphémateurs. Ils les appellent même les godons, un terme qui est issu de « god damn ».

Dunois quitte la ville le 1er mai pour aller chercher des renforts. Les Anglais ne savent pas encore que leur fin est proche.

La bataille d’Orléans : le déroulement des journées décisives !

L’armée de secours de Dunois arrive le 4 mai au matin. Sans plus attendre, un de ses capitaines déclenche une attaque contre la Bastille Saint-Loup. Jeanne n’a pas été prévenue. Elle se réveille en sursaut de sa sieste et s’énerve de ne pas avoir été prévenue. Puis, elle se joint à la bataille à la dernière minute avec son étendard. L’assaut est un succès total.

Le 5 mai est le jour de l’Ascension. Chaque troupe respecte ce jour de fête chrétienne.

Le 6 mai, les quelques contacts armés ne débouchent sur rien de tangible. Mais, le 7 mai est LE jour décisif. L’assaut dure toute la journée autour de la bastille des Tourelles et du pont.

À la tombée de la nuit, Dunois veut repousser l’assaut final au lendemain. Jeanne refuse et veut un dernier assaut. Elle prend son cheval, prie et se lance elle-même dans l’affront frontal. L’étendard au bras, elle montre la voie. Les soldats français apportent des échelles et veulent conquérir la bastille.

Déjà blessée au pied la veille, Jeanne est touchée par une flèche, comme elle l’avait prédit. Elle est emmenée à la hâte, refuse que sa blessure soit traitée et retourne au combat. Son courage renforce le moral des Français.

Les Français repoussent les Anglais vers le dernier bastion des Tourelles. Le pont-levis étant baissé, ils entrent. L’assaut est réussi. Les Anglais comptent près de 1000 morts et 600 prisonniers, et s’enfuient en désordre. Le malin Glasdale qui avait insulté Jeanne de « Putain des Armagnacs » se noie. Certains y voient un signe de Dieu.

Selon des témoignages, Jeanne d’Arc se montre une parfaite chrétienne avec l’ennemi. Elle défend les prisonniers et libère les pauvres. Elle fait confesser tous les blessés français ou anglais, et les console comme elle le peut.

Puis, le 8 mai 1429, c’est une scène de film. Français et Anglais se font face entre les deux lignes de fortification à l’ouest de la ville pendant une heure. Malgré leur solide expérience, les Anglais se replient finalement vers Beaugency. La victoire d’Orléans est incontestable. Le siège est levé.

Les Orléanais y voient un miracle de Dieu dû à la présence de Jeanne d’Arc. D’ailleurs, près d’un siècle plus tard, cet évènement lui vaudra d’être désormais surnommé la Pucelle d’Orléans.

Est-ce la fin de la Bataille d’Orléans ? Oui, car Orléans est sauvé, mais les Anglais sont encore dans les parages. Ils possèdent beaucoup de villes aux alentours.

La libération du reste de la Loire

Jeanne rencontre Charles VII à Tours le 13 mai. Elle rêve d’aller tout de suite à Reims pour le faire sacrer. Mais, on préfère d’abord nettoyer la Loire des Anglais. La campagne de la Loire débute.

Comme c’est souvent le cas, les bonnes nouvelles amènent des courageux supplémentaires. Des renforts arrivent et les villes de Jargeau, Meung et Beaugency sont reprises les 12, 14 et 16 juin.

Les Anglais n’ont pas dit leur dernier mot. Ils croient le retournement de la situation possible. Des renforts anglais sous les ordres de Talbot arrivent de Paris. Mais, cela n’est pas suffisant. Le 18 mai 1429, ils sont battus à Patay. Le comte de Suffolk et Lord Talbot sont faits prisonniers. Cette date marque la reconquête de la région par les Français.

jeanne arc avec son etendard
Jeanne d’Arc est devenue la « Pucelle d’Orléans ».

On peut dire que « oui », Jeanne d’Arc a sauvé Orléans. Son image et ses prophéties ont convaincu les Français d’envoyer des renforts à Orléans. Sa légende en pleine construction a ravivé le courage des habitants et les premiers succès ont laissé entrevoir sa victoire.

Sur le champ de bataille, Jeanne la Pucelle a impressionné par son courage, en agissant davantage comme un capitaine ou un porte-étendard qu’un chevalier imbattable. Mais, imaginez sa situation. Elle est une frêle jeune fille qui n’a aucun entrainement militaire et qui se trouve dans une guerre contre des Anglais habitués aux combats.

Il faut souligner qu’elle a été parfaitement accompagnée par des hommes comme Dunois, et des Français avides de se venger des Anglais.

Grâce à la victoire d’Orléans, les Français retrouvent l’envie de renvoyer les Anglais en Angleterre et Charles VII décide d’entreprendre le voyage jusqu’à Reims pour se faire sacrer. C’est un tournant décisif pour l’histoire de France !

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