« La Garde meurt, mais ne se rend pas. » La phrase est belle, la phrase claque et elle est vite entrée dans l’histoire de France ! C’est typiquement le genre de phrases que l’on dit sans même connaître son origine et l’occasion durant laquelle elle a été déclarée.
Quand on l’entend, qui n’a pas envie de prendre un sabre, de chanter la Marseillaise et d’aller combattre contre les Anglais, les Russes et les Prussiens ?
La vérité sur cette citation en vidéo !
Durée de la vidéo : 1 minute
Qui a prononcé cette phrase lors de la bataille de Waterloo ?
Plus jeune, j’entendais autour de moi que cette phrase avait été dite par Napoléon à la bataille de Waterloo. C’est une erreur totale. Elle est généralement attribuée à Pierre Cambronne. Il était un officier de la garde impériale.
Né en 1770 et mort en 1842, ce Nantais d’origine est, comme Oudinot, un militaire devenu l’un des fidèles de Napoléon. À ses côtés, il participe à des campagnes et des batailles légendaires comme la bataille d’Iéna, la campagne de Russie ou la bataille de Waterloo.
Mais, Pierre Cambronne l’a assuré quelques années plus tard : il n’a jamais prononcé cette phrase.
Quels sont les arguments de Cambronne pour dire que la phrase n’est pas de lui ?
Tout d’abord, lui ! Il sait quand même ce qu’il a dit.
Mais, il se montre plus drôle. Il déclare qu’il ne peut avoir dit « La Garde meurt, mais ne se rend pas. » pour deux bonnes raisons :
- Il n’est pas mort.
- Il s’est rendu.
Reconnaissons que son argumentaire est cohérent ! La naissance de cette phrase mythique est plutôt l’œuvre d’un journaliste qui l’a écrite en 1815 dans le « Journal général de la France ». Puis, elle a été reprise par Victor Hugo dans « Les Misérables ». Depuis, de nombreux écrivains ont cité Cambronne et il incarne des valeurs d’honneur et de combat dans l’imaginaire collectif.
Cette citation fausse a au moins le mérite de nous remémorer ce grand homme.
En effet, même sans avoir prononcé cette phrase, Cambronne mérite tout notre respect pour son parcours au service de la France.
En plus, s’il a été fait prisonnier à Waterloo, ce n’est pas parce qu’il a hissé le drapeau blanc en préférant sauver sa peau plutôt que de se battre jusqu’au bout. Il a subi plusieurs blessures et a été touché à la tête. Ainsi blessé, sa capture était plus facile !
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).