Tout le monde parle du flegme anglais. Pourtant, nous savons rivaliser et je vais vous le prouver grâce à une phrase prononcée lors de la bataille de Fontenoy.
La réalité sur cette phrase en vidéo !
Durée de la vidéo : 1 minute
La Bataille de Fontenoy : la France contre le reste !
En 1745, nous faisons ce que nous aimons le plus après le bon vin et le fromage : nous combattons les Anglais lors de la Guerre de Succession d’Autriche.
Enfin, pour être plus précis, nous nous battons contre tous ceux qui sont suffisamment fous pour affronter le royaume de France. Louis XV et ses troupes font face aux Anglais, aux Provinces-Unies et aux Autrichiens.
Ces derniers ont un avantage numérique. Ils possèdent plus de canons et 60 000 hommes contre nos 45 000 hommes.
Les armées se font face près de Fontenoy. C’était une ville des Pays-Bas autrichiens alors qu’aujourd’hui, c’est un territoire de la Belgique.
À cette époque, ce ne sont pas des crachats ou des insultes faites aux mamans qui sont dites par les soldats dans de telles circonstances. On se montre plus inventif ! On s’invective et on se provoque en attendant que la bataille soit lancée.
Avant le carnage, le Lord Charles Hay sort des rangs. Il prend sa gourde et porte un toast aux Français en les invitant à tirer. Il pense que la provocation sera suffisante pour faire craquer les Français.
Le comte d’Anterroches répond alors avec toute la classe française possible : « Non Messieurs les Anglais. Nous ne tirons jamais en premier. »
Des variantes existent. D’autres sources disent qu’il a dit « Monsieur, nous n’en ferons rien ! Tirez vous-même ! ».
Dans les mémoires, cela est rapporté comme une marque de courage et de dignité. Les Français seraient des adorateurs de la paix qui ne veulent jamais avoir la responsabilité du premier mort, mais qui répondraient avec force dès qu’on les attaque…
La réalité : on a tiré les premiers !
Il y a plusieurs faussetés dans la légende.
Tout d’abord, revenons sur l’intérêt de cette phrase. Si une première salve de tirs avait permis de tuer tous les Anglais, ne vous inquiétez pas : les Français n’auraient pas hésité deux fois avant d’appuyer sur la détente.
En réalité, la réponse était stratégique puisqu’en tirant en second, vous empêchez l’adversaire de recharger son fusil à un coup. Les adversaires sont déstabilisés. Vous prenez un avantage décisif.
Mais, le pire n’est pas le dévoilement de cette astuce stratégique. Le pire est que les Français ont fait les Français ! Nous avons fait l’inverse de nos paroles et nous avons tiré en premier. Les Anglais en ont profité pour faire une énorme brèche dans nos défenses.
Heureusement, grâce à nos combattants héroïques, nous avons tout de même remporté la bataille de Fontenoy et le comte d’Anterroches est entré dans la légende avec une phrase qu’il n’a même pas respectée !
Avant de terminer l’article, une autre question s’impose : a-t-il vraiment dit cela ? Cette magnifique phrase est invérifiable. Elle est rapportée dans des écrits de Voltaire. Or, il était connu pour écrire l’histoire qu’il aimait…
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).
