Si vous vous êtes déjà promené dans le 18e arrondissement de Paris, vous avez sûrement entendu parler du boulevard Barbès (et vous vous êtes demandé comme une rue de ce type pouvait exister en France).
Mais connaissez-vous l’histoire passionnante de l’homme qui lui a donné son nom ? La vie tumultueuse d’Armand Barbès est bien plus intéressante que le sort terrible de sa rue qui sert à tous les trafics.
Barbès était un révolutionnaire français du XIXe siècle qui a laissé son empreinte dans l’histoire de France.
La vie de Barbès en vidéo !
Durée de la vidéo : 1 minute
L’engagement précoce d’un jeune idéaliste
Armand Barbès est né le 18 septembre 1809 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Dès son plus jeune âge, il développe une sensibilité aiguë aux injustices sociales qui l’entourent.
Son parcours est loin d’être ordinaire. À seulement 20 ans, Barbès s’engage activement dans la vie politique française. Il rejoint les rangs des républicains et participe aux Trois Glorieuses.C’est le nom donné à des journées révolutionnaires de juillet 1830. Elles ont conduit à la chute de Charles X. Son implication précoce dans ces événements témoigne de sa détermination à changer la société.
Tout au long de sa carrière et de ses engagements, Barbès s’est battu avec ferveur pour :
- L’abolition de la monarchie
- L’instauration d’une République démocratique
- L’amélioration des conditions de vie des ouvriers
- La liberté de la presse.
Son engagement sans faille lui vaut rapidement le surnom de « Bayard de la démocratie ». Ce « Bayard » existe à toutes les sauces puisque j’ai déjà mentionné l’Amiral de Vienne qui était le « Bayard de la mer »…
Mais, c’est un qualificatif qui permet de mettre en avant le courage et l’intégrité d’Armand Barbès.
Un révolutionnaire au cœur des insurrections
La vie d’Armand Barbès est jalonnée d’actions révolutionnaires en France. Il était pire qu’un syndicaliste de la CGT. Dès qu’il y avait un combat à mener, il sortait dans la rue.
En 1834, Barbès participe à la création de la Société des Droits de l’Homme, une organisation secrète républicaine. Son implication lui vaut d’être arrêté et emprisonné pour la première fois. Mais, il ne tremble pas des fesses. Au contraire, cela ne fait que renforcer sa détermination.
Le 12 mai 1839, Barbès prend part à l’insurrection républicaine contre le régime de Louis-Philippe. Cette tentative de coup d’État est un échec. Mais, c’est le geste qui compte ! Elle reste gravée dans les mémoires françaises. Barbès est arrêté et condamné à mort. Heureusement pour lui, sa peine est commuée en prison à vie grâce à l’intervention de Victor Hugo.
En 1848, il est également actif durant la Révolution de février.
Donc, pour résumer, il a participé à 4 « rebellions » majeures :
Année | Événement | Conséquence |
1830 | Participation aux Trois Glorieuses | Chute de Charles X |
1834 | Création de la Société des Droits de l’Homme | Première arrestation |
1839 | Insurrection républicaine | Condamnation à mort, commuée en prison à vie |
1848 | Participation à la Révolution de février | Libération et nomination comme gouverneur du Luxembourg |
L’héritage d’Armand Barbès : un boulevard et bien plus !
Après une vie de luttes et d’exils, Armand Barbès s’éteint le 26 juin 1870 à La Haye, aux Pays-Bas. Mais son combat pour la justice sociale et la démocratie ne meurt pas avec lui.
En 1882, la ville de Paris décide de rendre hommage à ce héros républicain en donnant son nom à un important boulevard du 18e arrondissement.
Le boulevard Barbès devient rapidement un lieu connu de la capitale. Après avoir été un symbole de la diversité et du dynamisme parisien, il est malheureusement devenu un endroit que beaucoup de personnes évitent à cause de l’insécurité.
Le point positif est que d’autres lieux, moins célèbres et moins miteux, sont nommés « Barbès », notamment au Mans, à Toulouse, à Rennes, à Brest, à Limoges… Je ne fais pas toute la liste car elle serait trop longue.
Encore mieux, quand Léon Gambetta s’était échappé de Paris en montgolfière en 1870, il avait appelé son ballon « Armand-Barbès ». C’était un bel hommage !
Mais, l’influence de Barbès ne se limite pas à ces lieux et d’autres témoignages de reconnaissance sont à la hauteur de sa vie.
Dans la mémoire populaire, il est resté comme :
- Un symbole de résistance face à l’oppression.
- Une figure de proue du mouvement républicain français
- Un modèle de courage et de détermination pour les générations futures
- Un précurseur dans la lutte pour les droits sociaux
Après sa mort, beaucoup de personnes de gauche ont eu des mots respectueux envers lui. Ainsi, Proudhon a loué son travail. L’écrivaine George Sand l’a également décrit comme « un être invraisemblable à force d’être saint et parfait ».
Donc, Barbès n’était pas un saint ou un héros, mais il ne mérite pas pour autant que sa postérité soit entachée par une telle rue.
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).