Il y a peu, j’avais écrit un article sur les rois de France les plus détestés. La parité étant aujourd’hui demandée par toute la société, je vais la respecter. Je vous dévoile donc les reines de France les plus détestées de l’Histoire.
Entre la folle qui croit les astrologues, la coquine qui couche avec tout le monde et l’ignoble qui donne la couronne de France à l’Angleterre, la sélection est gratinée.
Les reines de France détestées en vidéo !
Durée de la vidéo : 20 minutes
Anne d’Autriche : la régente espagnole mal-aimée
Je commence la sélection de nos harpies célèbres avec Anne d’Autriche. Comme son nom l’indique, elle n’est pas française. Elle n’est même pas qu’Autrichienne. Elle est un véritable melting-pot sanguin comme savaient si bien le faire les Habsbourg. C’est un premier défaut pour le peuple. La créolisation ne fait encore rêver personne. Beaucoup de reines étrangères ont été vivement vilipendées par le peuple. On les accuse sans cesse d’agir contre les intérêts de la France. Parfois, c’est vrai. Parfois, c’est faux.
Anne est l’une de ces célèbres « infante » ibériques. C’est le titre que l’on donnait aux enfants de roi qui n’étaient pas les aînés et n’étaient donc pas destinés à s’assoir un jour sur le trône.
Leur principale mission était souvent de bien se marier pour nouer des alliances intéressantes. Et il n’était jamais trop tôt pour conclure leur futur mariage.
À dix ans, elle se fiance et à quinze ans, elle se marie avec Louis XIII. Elle est donc la mère du viril Louis XIV.
Dès son arrivée en France en 1615, son origine étrangère la dessert auprès du peuple. Et ne comptez pas sur le roi pour la défendre. Dès la première nuit de noces, c’est une telle catastrophe que Louis XIII ne couche plus avec elle pendant plusieurs années !
Bon, quand je regarde les portraits, je constate qu’Anne n’était pas un cageot. Je vous avais même dit dans un précédent article que le Cardinal de Richelieu était tout penaud face à sa beauté. Donc, on va plutôt mettre cette anecdote sur les penchants homosexuels (prouvés) de Louis XIII. Le pauvre n’a sûrement pas su faire grandir son kiki devant une belle femme alors qu’il rêvait d’un barbu viril, et il lui a fait porter le chapeau. Enfin, façon de dire, car avec un beau chapeau de mousquetaire, elle l’aurait peut-être excitée !
Cela n’empêche pas Louis XIII de piquer une crise quand le duc de Buckingham fait la cour à Anne d’Autriche. Cette dernière est sûrement intriguée par savoir ce que serait un rapport sexuel où l’homme ne murmure pas les noms de ses amants pour s’exciter, mais elle finit choquée par le côté « homme des cavernes » du Duc qui ose se montrer entreprenant comme Depardieu avec une jeune actrice.
Toutefois, ces histoires de « Chérie, habille-toi en chevalier pendant que je fais la femme » sont méconnues du peuple.
Si j’ai mis Anne d’Autriche dans ma liste, c’est pour tous les reproches qui vont naître après la mort de Louis XIII en 1643.
Elle devient alors régente. Sa première idée est de casser le testament de Louis XIII qui l’entourait de conseillers pour régner. Il n’avait aucune confiance en elle. Il avait probablement raison puisque de son testament, elle n’en a strictement rien à faire. Mon petit Louis, tu n’avais qu’à ne pas mourir !
Elle s’acoquine du cardinal Mazarin. La rumeur populaire ne tarde pas à accuser le religieux d’oublier ses vœux de pauvreté et de chasteté. Et comme il est italien, tel l’ancien détesté Concini, le duo régente hispano-autrichienne et toutou rital est vite suspect aux yeux d’un peuple guère amoureux de l’étranger.
Au moindre geste de la part d’Anne et du cardinal, on recherche quelle tradition bien de chez nous disparaît et on retrace vite toute pièce manquante jusqu’à leurs poches déjà bien pourvues.
Le sommet de la haine est atteint avec la Fronde qui éclate en 1648 et ne se termine qu’en 1653. Le peuple en a assez de la fiscalité, la monarchie absolue abuse sur le côté dictatorial et les Parlementaires veulent plus de pouvoir.
En 1651, Louis XIV a le pubis bien touffu. Il est donc apte pour régner. La régence d’Anne d’Autriche se termine.
Parmi ses contemporains, elle a eu beaucoup d’adversaires et a clairement été haïe par une bonne partie du peuple. Son image s’est reverdie au fil des décennies et des siècles qui suivent. On reconnaît aujourd’hui son manque de chance d’avoir eu pour un mari un homme comme Louis XIII, son courage et son habileté politique, même si elle a éduqué un petit prétentieux horrible qui ruinera le pays en tant que Roi-Soleil.
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Marie-Antoinette : la reine autrichienne guillotinée
Je continue avec la reine la plus célèbre de l’histoire de France. Le souci, c’est qu’elle n’est pas célèbre pour sa beauté, sa générosité, son courage ou la qualité de sa progéniture, mais parce qu’on a exercé une pression suffisamment forte pour que sa tête décide de voyager sans son corps.
Je veux bien évidemment parler de Marie-Antoinette.
L’épouse de Louis XVI était à la base une princesse autrichienne arrivée à Versailles en 1770, à l’âge de 14 ans. Celle qui arrive dans le luxe de la monarchie absolue est loin de se douter qu’elle laissera son nom dans l’histoire comme la seule reine guillotinée par son peuple.
Puisque Marie-Antoinette est une Autrichienne, l’habituelle influence néfaste sur le roi et le favoritisme des puissances étrangères ne tardent pas à lui être reprochés.
Mais, son principal tort est de dépenser comme une folle alors que le royaume est endetté comme jamais. Elle est presque aussi bête que ceux qui achètent de la vaisselle hors de prix pour l’Élysée et une piscine pour la maison de vacances, tout en demandant aux Français des efforts pour combler plus de 3 000 milliards de dettes qu’ils ont créées.
Marie-Antoinette est tellement forte pour dépenser ce qu’elle n’a pas qu’elle hérite du surnom « Madame Déficit ». Cela a le mérite de faire moins xénophobe que le classique « L’Autrichienne ».
Le peuple la raille même quand elle se fait avoir dans l’affaire du Collier. C’est une sombre affaire d’escroquerie pour un montant faramineux dans lequel elle est tout à fait innocente, mais l’arnaque reposait sur le fait que tout le monde pensait la reine capable de dépenser une fortune pour un bijou.
Après le début de la Révolution, rien ne s’arrange. Les bourgeois veulent se débarrasser d’une reine et le peuple veut se débarrasser d’une étrangère qui profite sans compter du fruit de son travail.
Arrêtée, elle est accusée de tous les maux. Les pires balivernes l’accusent même d’inceste avec son fils. Le résultat est couru d’avance : la condamnation à mort. Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette réalise un geste dont on ne la croyait pas capable : des économies. Elle économise à son corps le poids de sa tête sous l’effet de la guillotine.
Aujourd’hui, les historiens nuancent beaucoup son image désastreuse. Pour renverser le pouvoir, il fallait le dépeindre négativement. Puis, après la fin de la Monarchie, on a continué dans le tableau négatif pour que les petits Français ne regrettent pas la royauté.
Seuls son côté un peu déconnecté de la réalité et sa connaissance limitée de la comptabilité sont prouvés, mais c’était du grand classique chez les reines… J’ai dit « reines », pas les « femmes », donc Mesdames, ne me tuez pas en commentaires sauf si vous êtes une reine.
Catherine de Médicis : la reine noire aux pouvoirs occultes
Pour les deux premières reines, nous sommes sur des femmes détestées par leurs contemporains, mais qui ont laissé un bilan moins sévère dans l’histoire.
J’attaque maintenant avec une femme qui suscite encore plus de controverses : Catherine de Médicis. Il suffit de voir la promotion de la série dédiée à sa personne, « The Serpent Queen », pour comprendre que son règne est encore plein de fantasmes.
Catherine de Médicis est une Italienne qui épouse Henri II en 1533. Ce dernier ne monte sur le trône de France qu’en 1547.
Pendant ses années en tant que Dauphin, il profite bien de la vie, tellement bien en réalité, que Catherine de Médicis comprend vite qu’elle passe au second plan. Au lieu de s’occuper de sa jeune femme, Henri II préfère se taper Diane de Poitiers qui a 20 ans de plus que lui. Le fait que la rumeur l’accuse d’avoir déjà été la maîtresse de son père, François Ier, n’effraie pas Henri II. Je précise toutefois que la liaison de Diane avec Henri II est prouvée, celle avec François Ier ne l’est pas.
Avec son accent italien prononcé, Catherine de Médicis surnomme Diane avec grande élégance : la « putain du roi ».
Quand on est une jeune cocue dans ses plus belles années à cause d’une cougar, soit on finit en dépression, soit on développe une force de caractère exceptionnel basée sur la rancune.
Catherine de Médicis est clairement dans la seconde catégorie. En 1559, Henri II fait le cacou. Il participe à un tournoi et n’abaisse pas sa visière pour que tout le monde l’admire. Quelle bonne idée ! Les lances se brisent, il reçoit un morceau dans l’œil et meurt quelques jours plus tard après des souffrances que l’on ne souhaiterait qu’à nos violeurs et nos terroristes.
Cette mort fait de leur fils, François II, le nouveau roi de France. Catherine a été féconde avec dix enfants, mais les fruits de ses entrailles ont la fâcheuse tendance à pourrir plus vite que de la nourriture industrielle. François II meurt après un an de règne sans enfant.
L’héritier suivant est Charles IX. Trop jeune, il voit sa mère assurer la régence. Le petit souci est que Catherine de Médicis va garder en partie cette emprise quand il monte sur le trône.
Tout le monde sait qu’elle est celle qui chuchotait à son oreille quand la décision du massacre de la Saint-Barthélemy a été prise. Catherine de Médicis en avait assez des protestants aussi indisciplinés qu’une classe de « zone d’éducation prioritaire ». Elle avait essayé de leur accorder des libertés, de créer des alliances avec des mariages, mais cela ne semblait jamais suffisant. Elle avait donc fini par vouloir la mort de tous leurs chefs pour nettoyer le royaume de la lie protestante.
Le souci est qu’un Français est rarement dans la demi-mesure. Vous lui accordez le droit de manifester, il bloque l’autoroute et brûle les banques. Vous lui donnez le droit de tuer quelques chefs huguenots, il crée des bûchers dans toute la France, et tue sa mère si elle ne dit pas « Martin Luther » comme si elle prononçait le nom de Satan. Cela se termine avec 30 000 protestants massacrés dans le royaume.
Avec un tel égarement dans la sauvagerie, il est difficile de soutenir la décision initiale de Catherine de Médicis.
Mais, la terrible renommée de Catherine de Médicis est liée à sa légende noire. La légende noire, ce n’est pas un surnom cool donné à Cassius Clay ou Pelé. C’est plutôt la constitution d’une image catastrophique propagée par la propagande. Certains éléments de la légende peuvent être vrais et d’autres être des mythos complets.
Mais, Catherine n’a-t-elle pas mérité sa légende en s’habillant toujours en noir ? Elle ressemblait à une adolescente gothique qui se scarifie et appelle à l’anarchie morbide depuis son compte Instagram.
La légende noire en fait la reine la plus machiavélique de l’histoire. Elle est un despote qui manipule chaque parti pour les opposer. Encore pire, elle s’entoure d’astrologues et prend ses décisions politiques selon leurs prédictions.
Puisqu’une telle légende ne peut pas être complète sans une accusation de meurtres, Catherine de Médicis est accusée d’être une empoisonneuse.
C’est beaucoup pour une seule femme, non ? Pourtant, cette légende va longtemps durer. La dynastie suivante, celle des Bourbons, ne voit pas d’un mauvais œil les critiques envers les Valois. Puis, comme pour mille autres personnages, les partisans de la Révolution française vont continuer la destruction de son image pour montrer à quel point les rois et les reines de France étaient d’horribles personnes, alors qu’eux sont de gentils coupeurs de tête qui le font pour le bien du peuple.
Aujourd’hui, il est difficile de dire à quel point la légende est vraie ou fausse. Mais, il est certain qu’elle oublie son intelligence, ses tentatives de maintenir le royaume unifié ou pour citer une qualité plus intime, son côté « mama italienne » qui protège toujours ses enfants.
Isabeau de Bavière : la reine qui a livré la France aux Anglais
Nous, les Français, historiquement, qui détestons par-dessus tout ? Tous en chœur : les Anglais !
Et bien, dites-vous que l’une de nos reines a voulu leur offrir le royaume de France et ce Judas puissance 1000 se nomme Isabeau de Bavière.
Encore une fois, les racines de cette reine se trouvent en dehors de notre territoire. Elle est la fille du duc de Bavière et de la fille du seigneur de Milan.
Elle épouse le roi de France Charles VI en 1385. Sur le papier, c’est une belle réussite. En réalité, Charles VI est complètement fou. Il alterne entre les périodes de silence mutique et de violences. Il a même tué ses propres gardes durant son adolescence !
Mais, avoir un roi capable de se murer dans le silence après avoir trucidé un badaud qu’il prend pour le diable a un avantage. Elle occupe vite une place importante. La reine ne se contente pas des apparats. Elle règne.
Avec son accent qui sent trop fort le germain pour notre langue latine, elle suscite vite les craintes : « Est-ce vraiment la mangeuse de schnitzels qui nous dirige ? »
En plus, elle fait le grand classique qui consiste à augmenter les taxes, tandis que sa vie de château ne souffre pas de privations.
Très vite, la reine est dessinée par ses adversaires comme une femme frivole qui s’imagine que mettre un gros décolleté au XVe siècle est décent. Non, madame, montrer votre poitrine avantageuse ne sera possible que dans quelques siècles et s’arrêtera quand la France sera devenue une terre d’Islam et de racailles. Oui, oui Isabeau, cela va arriver.
Certains lui prêtent également une liaison avec son beau-frère Louis Ier.
Mais, les principaux reproches seront politiques. Son rôle n’est pas simple, car en plus de s’entretuer avec les Anglais, les Français se querellent sans cesse entre eux.
Les Armagnacs, alliés de son fils, le futur Charles VII, sont en conflit avec la Bourgogne de Jean Sans Peur. Alors qu’une rencontre entre les deux a lieu pour pacifier les choses, les Armagnacs décident que la « paix, c’est trop gay ». Une dispute éclate entre les deux et Jean sans Peur voit la vie prendre congé de sa personne. Ce meurtre aussi malin qu’un missile du Hezbollah envoyé sur Israël entraîne des conséquences pour tout le pays. Les Bourguignons tournent le dos à la France et s’allient aux Anglais.
Isabeau prend alors une décision dingue. Elle négocie avec les Anglais et le tout débouche sur le traité de Troyes en 1420. Si c’est Charles VI qui signe le traité, tout le monde sait que ce sont les désirs de la reine qui se cachent derrière. Elle a voulu punir son fils qui a tué Jean sans Peur.
Le traité stipule qu’à la mort de Charles VI, l’héritier sera Henri V d’Angleterre. Elle écarte donc sa propre descendance masculine de la couronne. En contrepartie, Henri V se marie avec sa fille et leur progéniture sera donc l’héritier légitime des deux royaumes.
Heureusement que ses souhaits n’ont pas été écoutés, car un passé sans violence entre Français et Anglais, ce serait comme un match de rugby sans mêlée. À quoi ça sert de jouer si l’on ne peut pas se mettre des bourre-pifs et se tirer les oreilles jusqu’à ressembler à Dumbo ?
À la mort de Charles VI, Henri VI, le fils d’Henri V (oui, je sais, on s’emmêle dans tous ces chiffres), se fait couronner roi de France. Dans le même temps, encore un autre nom, Charles VII se proclame roi de France.
Cet homme ridiculisé par sa mère est moqué par ses adversaires qui le surnomment le « Roi de Bourges », car il vit dans cette ville. Mais, cela ne durera pas, Jeanne d’Arc arrive pour botter des fesses anglaises et légitimer le vrai roi de France !
Marguerite de Valois : la reine Margot aux mœurs scandaleuses
Je termine ce classement avec Marguerite de Valois, que tout le monde connait sous le nom de la reine Margot.
Son règne débute de la pire des façons. Elle est la fille d’Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est la malchanceuse qui se marie avec un protestant en 1572 pour apaiser les tensions religieuses. Sauf, que comme je l’ai évoqué précédemment, cet apaisement termine par la plus grosse boucherie civile de notre histoire : le massacre de la Saint-Barthélemy.
Généralement, pour sa lune de miel, on part en voyage. Pour la Reine Margot, la lune de miel était d’apercevoir depuis sa fenêtre un Charles trucider une Marie et se trimballer avec ses intestins en guise de chapeau pour punir son hérésie. Cette romance commence donc d’une manière atypique.
En plus, la pauvre n’est pas mariée à un quelconque protestant. Elle est mariée à Henri de Navarre, le futur Henri IV. Henri IV est un spécimen à part. Il faut savoir qu’il est probablement le roi de France qui a culbuté le plus de minettes. Il était un boulimique de sexe.
J’imagine que vous êtes tous en plaindre la pauvre femme cocue ? Arrêtez. Elle souffre de la même habitude.
D’ailleurs, elle avait déjà eu son premier amant avant son mariage, le duc de Guise. Elle est donc arrivée riche, mais sans hymen à son mariage. Ce n’est pas respectueux la tradition.
Puis, voyant son Henri se faire plaisir, elle ne tarde pas à l’imiter et entame une série d’infidélités qui ferait passer Madame de Bovary pour une sainte. Mais, ce que l’on pardonne à un roi qui n’est qu’un homme qui s’amuse ne peut l’être pour une reine. On est dans la logique du séducteur admiré contre la fille facile qui ne respecte pas…
Elle mène une vie dissolue. Elle ne se cache pas. Elle est capable de ne pas voir son mari pendant des mois, préférant s’amuser avec d’autres pendant qu’Henri engrosse tout ce qui bouge. Cela choque sa famille et son frère, Henri III, la vire de la cour.
En plus des amants, elle multiplie autre chose : les complots. Je ne vais pas tout détailler, mais retenez qu’elle est impliquée, à des degrés divers, dans des affaires comme la fuite d’Henri de Navarre après la Saint-Barthélemy ou les complots de la Ligue Catholique contre son roi et frère Henri III.
Elle finit même emprisonnée par ce dernier au château d’Usson. Sauf qu’au lieu de vivre un emprisonnement triste, elle en fait un véritable fief où elle reçoit des amants, rédige ses mémoires et fait tout pour conserver son influence politique.
Quand Henri III meurt, son Henri de Navarre devient le roi Henri IV. C’est une bonne opportunité pour elle. Elle sait qu’il lui faut un héritier et qu’elle n’a jamais pu lui en donner. Elle utilise cela pour entamer de belles négociations. Le divorce la rend riche et lui permet, étrangement, de s’entendre mieux que jamais avec Henri IV au point de venir marraine de l’un de ses fils. À ces informations, on comprend vite que la décadence de la monarchie est peut-être déjà en marche. On dirait des scénarios de téléréalité.
À partir de 1605, elle revient sur Paris et y vit paisiblement jusqu’à sa mort en 1615.
Sa postérité est entourée de nombreuses légendes qui l’ont fait détester de plein de générations. Les légendes vont loin dans le glauque : la Reine Margot aurait couché avec ses frères et gardé les cœurs embaumés de ses amants.
Sa légende noire n’a donc rien à envier à celle de sa mère, Catherine de Médicis. En plus, Alexandre Dumas en a remis une couche dans ses écrits. Lui, il a beau avoir écrit de beaux livres, il n’a eu de cesse de massacrer la vérité pour le romanesque. Entre d’Artagnan, Richelieu ou la Reine Margot, il a participé à forger ce que l’on doit penser, à tort, de beaucoup de personnages du passé.
La reine Margot n’est donc pas un monstre, mais ses complots et son libertinage l’ont fait détester par son peuple, des générations entières et encore pire, par ses proches.
Je trouve son image ironique. Quand on regarde ce qu’on reproche à la reine Margot, on voit là des comportements qui seraient érigés en qualités suprêmes aujourd’hui. Une femme libre sexuellement, courageuse et ambitieuse ! C’est exactement ce qu’aime notre société moderne !
Résumé des reines de France détestées et des motifs
Donc si vous deviez retenir un principal motif de haine par reine détestée, on peut résumer les choses ainsi :
Rang | Nom | Période | Principal motif de haine |
1 | Marguerite de Valois | 1572-1599 | Ses mœurs scandaleuses |
2 | Isabeau de Bavière | 1385-1422 | La trahison de son fils au profit de l’Angleterre |
3 | Catherine de Médicis | 1547-1589 | Ses manipulations politiques |
4 | Marie-Antoinette | 1774-1793 | Ses dépenses sans compter dans un royaume complètement endetté |
5 | Anne d’Autriche | 1615-1666 | Sa gestion de la régence qui mène à la Fronde |
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).