Révolte de Pontiac : le métis qui s’est battu pour la Nouvelle-France !

Si je vous dis « Pontiac », pensez-vous immédiatement à la voiture américaine ? Honte à vous ! Respectez les ancêtres. À partir d’aujourd’hui, quand vous entendrez ce nom, vous maudirez les Américains de l’avoir sali pour une voiture qui consomme une quantité d’essence aussi impressionnante que celle d’alcool ingurgité par un Irlandais !

Remettons l’église au centre du village et les burnes au centre du bonhomme. Pontiac est un homme courageux né en 1720 qui s’est toujours battu pour que la fleur de lys française flotte sur les terres canadiennes.

Découvrons ensemble le destin d’un homme exceptionnel qui aimait faire ce qu’un Français aime : combattre les Anglais.

Qui était Pontiac ?

Le nom Pontiac est une variante de son vrai nom : Obwondiag ou Obwandiyag.

L’histoire étant souvent plus nuancée que celle que l’on apprend, Pontiac fait partie des nombreux métis qui avaient du sang autochtone et du sang français.

En effet, cela va vous surprendre, car on nous enseigne toujours à maudire nos ancêtres : on reprochait davantage aux colons français de la Nouvelle-France d’adopter le style de vie des tribus indiennes que de les massacrer comme les gros Espagnols débarquant en Amérique du Sud. Il y avait beaucoup de Français vivant chez les Indiens, d’échanges entre les peuples et de mariages mixtes.

Même si son père est un soldat français né dans le Béarn, le métissage de Pontiac ne l’empêche pas de devenir le chef des Algonquins en 1747. Son programme est ambitieux : il veut unifier les tribus de la confédération des Grands Lacs.

Avec d’autres tribus comme les Hurons-Wendats et les Outaouais, les Algonquins ont toujours été les alliés des Français.

Pour simplifier les choses au maximum, eux et nous, nous nous battions contre les Anglais et les Iroquois.

Selon différentes sources, Pontiac a passé sa vie entre ce qui est aujourd’hui l’Ontario canadien et l’actuel Michigan américain, notamment autour de Detroit.

J’en profite pour terminer l’anecdote de la voiture, car cela va faire « Eurêka » dans vos têtes. Les premières voitures Pontiac étaient fabriquées par Oakland Motor, Car Company qui intégra rapidement le groupe General Motors. Cette compagnie d’Oakland a été fondée en 1907 dans la ville de Pontiac au Michigan !

Et oui, les Anglais et les Américains ont tué tout l’héritage français et autochtone, mais ils filent parfois à leurs villes le nom d’hommes qui se sont toujours battus pour cet héritage. C’est un peu du : tuons les autres cultures et réapproprions-les !

Pontiac combat les Anglais, avec et sans les Français !

De 1752 à 1759, Pontiac est cité plusieurs fois dans les livres pour sa participation à des batailles aux côtés des Français contre les Anglais.  

En 1763, le traité de Paris met fin à une guerre de Sept Ans entre la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne. Cet événement est déterminant dans l’histoire nord-américaine. Ce traité signifie officiellement la fin de la Nouvelle-France. Nous perdons presque tout.

Le Canada et une grande partie de la Louisiane nous appartiennent plus. Nous ne gardons que des droits de pêche autour du Québec et le petit port de pêche de Saint-Pierre-et-Miquelon, et l’Angleterre nous rend la Martinique et la Guadeloupe.

Mais, Pontiac se fout de tous ces détails politiques. Alors que presque tous les Français acceptent leur sort, Pontiac se rebelle. Il est notamment influencé par le prophète Neolin. Ce prophète inspire beaucoup de tribus. Il prône le rejet de l’influence européenne, l’arrêt de l’alcool, de la polygamie…

pontiac chef algonquin

Pontiac et Neolin poussent tous les Amérindiens à s’unir contre l’ennemi et créent une coalition comprenant des tribus comme les Miamies, les Wyandots, les Shawnees, les Winnebagos…

Bien évidemment, ne pensez pas que Pontiac agit uniquement par amour de Louis XV, de la langue française et des chocolatines. Il sait juste que les Anglais ne traiteront jamais les autochtones comme l’ont fait les Français pendant 200 ans, c’est-à-dire comme des alliés et des amis. Le ralliement de nombreuses tribus à sa cause prouve que beaucoup d’hommes pensaient comme lui.

Pontiac ne fait pas une révolution d’étudiants avec des barricades pourries et une distribution de tracts. Il attrape des armes, monte sur son cheval et part à la chasse aux Britishs !

Il reprend plusieurs anciens forts français appartenant désormais aux Anglais. Une fois la victoire empochée, l’une des premières choses qu’il fait est de virer le drapeau des rouquins pour hisser le drapeau fleurdelisé de la monarchie française !

Dites-vous que notre champion olympique Léon Marchand s’est fait pourrir pour avoir osé afficher une terrible fleur de lys sur les réseaux sociaux. Il y a 250 ans, un chef amérindien se battait pour qu’elle trône dans les cieux nord-américains !

Cette petite rébellion enquiquine les Anglais. Ils ont battu leurs ennemis français et ont signé un traité leur donnant les mains libres sur une bonne partie de l’Amérique du Nord. Ce n’est pas pour qu’un métis français algonquin vienne les ennuyer en jouant au Che Guevera avec une coiffe à plumes !

Le siège de Detroit et la bataille de Bloody Run

En juillet 1763, près de Detroit dans le Michigan, éclate la bataille de Bloody Run. Le nom laisse penser à un conflit à l’Austerlitz, mais les chiffres sont très différents. Nous sommes en Amérique du Nord, un immense territoire faiblement peuplé. Le Canada compte aujourd’hui 41 millions d’habitants et les folies politiques l’emmènent doucement vers l’objectif de 100 millions. En 1750, le Canada était très loin de ce nombre et n’avait qu’un peu plus de 50 000 habitants.

Lors de la bataille de Bloody Run, les calculs se font donc par centaines, et non par dizaines de milliers. Vous avez 300 hommes de la Confédération de Pontiac qui tentent un siège de la ville de Détroit. La population d’un village français était donc suffisante pour assiéger ce qui est désormais l’une des plus grandes des États-Unis. Ces comparaisons donnent le tournis !

Detroit est défendu par un gars qui porte un nom prétentieux : Henry Gladwin. Littéralement, son nom se traduit par « Heureux de gagner ». Pontiac aurait probablement préféré affronter « Sadlose », « Triste de perdre ».

bataille anglais pontiac

Les Anglais veulent casser le siège et des renforts permettent de former une gigantesque armée… de 250 hommes ! Nous sommes encore sur des nombres qui n’impressionnent pas. Cela n’empêche pas les combats d’être violents.

Pontiac et ses hommes tuent près d’une vingtaine d’Anglais et font de nombreux blessés. Ils se font également plaisir en massacrant dans les environs des marchands et des colons anglais. Les Anglais sont battus, c’est le Bloody Run. Mais, le fort de Détroit ne tombe pas pour autant. Des traités de paix sont signés.

Les Anglais se vengent et Pontiac s’exile

Ce n’est toutefois pas une Happy End, loin de là ! En tant que français, nous savons deux choses des Anglais.

La première est qu’ils sont une race d’hommes qui ne lâche rien. Ils se battent jusqu’au bout. Face aux nazis, cette force de caractère exceptionnelle a été une bénédiction pour nous.

La seconde chose que l’on retient est qu’aucune trahison ou bassesse n’est trop honteuse pour eux. L’important est le résultat. Napoléon qui se livre aux Anglais en espérant un traitement digne et qui finit isolé sur le caillou de Saint-Hélène en est une belle preuve.

Pour Pontiac et ses hommes, cette dualité de courage et de duperie se vérifie. Les Anglais n’ont aucune intention de laisser le gars se créer sa mini Nouvelle-France dans le Michigan, mais ils n’ont pas envie d’entrer dans des batailles mortelles.

Les Anglais ont alors une idée de démons. Ils font parvenir aux Amérindiens des couvertures contaminées par les germes de la variole.

Le résultat ne se fait pas attendre. C’est une véritable hécatombe. Ceux qui se battaient pour que le drapeau français flotte en Amérique du Nord meurent dans des conditions atroces ou survivent avec des corps marqués à vie…

On ne refait pas l’histoire, mais que se serait-il passé si ces Amérindiens qui semblaient plus aimer la Nouvelle-France que nous avaient reçu notre soutien ? Nous ne le saurons jamais.

Ce que l’on sait, c’est que la rébellion est terminée. Pontiac comprend que sans la France, il ne peut pas renverser les Anglais.

En plus, même chez lui, il ne semble plus le bienvenu. Sa signature des traités de paix est mal acceptée par d’autres membres de sa tribu. Pontiac s’exile en Floride. Nous sommes donc dans une époque où un gars battu prend son cheval et parcourt 1500 km dans la nature sauvage, quand nous, contemporains, prenons une voiture pour déposer les gamins à 500 mètres dès qu’il y a une goutte de pluie qui tombe. Nous ne sommes vraiment plus les mêmes humains qu’autrefois !

Pendant ce temps, les Anglais réduisent les territoires et les droits des Amérindiens. Ils défont toutes les alliances et les politiques françaises qui étaient destinées à nouer des liens avec les autochtones plutôt que de les asservir…

Pontiac meurt assassiné en 1769

Le pauvre Pontiac fait ce qu’il peut pour vivre. Il dort parfois chez des tribus amérindiennes, et parfois chez des Français du Mississippi. Son métissage et son amour des deux cultures s’expriment encore alors qu’il a tout perdu.

En 1769, les Anglais ne l’ont pas oublié. Ils ont la rancune tenace. Même si Pontiac approche la cinquantaine et qu’il n’est un danger pour personne, il est assassiné.

La version la plus défendue est un meurtre par un Illinois payé par un marchand anglais. Je précise qu’Illinois qui se prononce « i·luh·noy » est désormais un nom d’État américain. Mais, rappelez-vous ce que j’ai dit sur les Américains, leur spécialité est de tuer les cultures et de leur rendre un hommage hypocrite ensuite.

À l’époque de Pontiac, un Illinois était un Indien provenant de l’une des 12 tribus qui formaient la Confédération de l’Illinois.

Une autre version, minoritaire, prétend que le meurtre a été commis par un Iroquois.

Globalement, nous sommes sûrs d’une chose : Pontiac a été tué par un autochtone à la solde des Anglais.

Une triste fin pour un homme coupable d’avoir trop aimé les siens, la France et les tribus qui rêvaient de voir leurs cultures survivre à l’arrivée des Européens.

Pontiac n’est pas enterré comme un malpropre. Il reste encore des Français dans le Mississippi, notamment les soldats du fort de Chartres. Ces garnisons militaires françaises l’enterrent avec les honneurs militaires de commandant en chef de l’armée.

À partir d’aujourd’hui, n’associez plus le nom de Pontiac à une voiture. Associez-le à celui d’un grand homme !

La Tête Haute Française, le site officiel de la chaîne YouTube dédiée à l'Histoire de France.

Où me trouver ?

La Tête Haute Française est présente sur Twitter, YouTube et Instagram.