Les Rois de France dont personne ne se souvient… et pourtant !

Si je parle de Louis XIV, Henri IV ou de Saint-Louis, tout le monde connaît. Mais, ces icônes de la royauté prennent toute la lumière et certains rois mériteraient d’être plus connus.

Vous souhaitez un exemple ? J’ai mieux pour vous : 5 exemples de rois dont presque personne ne connaît plus que le nom et qui ont pourtant réalisé quelques trucs très utiles !.

Louis X le Hutin : le roi éphémère aux réformes audacieuses

Je commence notre voyage des rois aussi connus que des joueurs de la Berrichonne de Châteauroux avec Louis X.

Louis X, c’est tout d’abord un surnom : le Hutin. Il a le blase d’un gitan qui manie un peu trop le couteau en sortie de caravane. Car oui, le Hutin, cela n’a rien à voir avec des mots comme « lutin » ou « hutte ». Hutin signifie le Querelleur.

Cependant, Louis X n’est pas Jérôme le Banner. Il a un surnom de querelleur, pas parce qu’il aime le pugilat comme j’aime le chocolat, mais parce qu’il évolue dans un royaume marqué par les conflits.

Son père Philippe le Bel avait essayé d’imposer son autorité dans tout le royaume, mais le Français est tellement belliqueux qu’il faut sans cesse lui remettre des coups de bâton sur la tête pour le remettre dans le droit chemin.

En plus, le pauvre Louis le Hutin aurait pu s’appeler Louis le Cocu, car il y en a qu’une qui n’a probablement pas eu assez peur du querelleur : sa femme !

Sa belle Marguerite de Bourgogne s’ennuie et comme Netflix et les chips n’existent pas encore, elle ne peut pas poser son fessier sur le canapé en bouffant jusqu’au retour de son mari. Elle fricote avec de beaux chevaliers et son adultère est révélé dans la rocambolesque « Affaire de la Tour du Nesle ».

Pour cet acte humiliant pour Louis et son père, elle finit enfermée dans une prison pendant plusieurs années, puis connaît une mort suspecte. Si l’histoire vous intéresse, regardez mes précédentes vidéos, j’en ai fait une sur Marguerite de Bourgogne.

Louis X devient roi après cet adultère pour une courte durée, de novembre 1314 à juin 1316, soit moins de deux ans. Avec un règne aussi court, il est logique que personne ne le connaisse. Pourtant, il a décidé quelques mesures importantes qui le mettent mieux en valeur que le statut de roi trompé par sa femme.

La plus célèbre est la fin du servage. Et oui, le gars est un véritable original puisqu’il a l’audace de déclarer que tous les hommes sont nés libres à une époque où l’esclave est un bien comme un autre dans la majeure partie du monde. Son édit de 3 juillet 1315 entérine cette décision.

Louis X doit aussi être dans vos mémoires, car il représente un modèle pour tous les médecins faisant de la prévention. Sa mort est bête. À 26 ans, il est en forme et le montre à tout le monde en jouant au jeu de paume.

Il a bien chaud, sent le bouc et décide d’aller se remettre de ses émotions dans une grotte super fraîche dans laquelle il boit de l’eau ou du vin, cela dépend des versions, glacé. Et vous savez tous ce que peut faire un changement de température aussi soudain ? Louis X s’évanouit et meurt peu après.

Un homme trompé par une jeune femme qu’il aurait peut-être fait tuer, qui libère les serfs du royaume et meurt comme un obèse après une randonnée en été ; ne trouvez-vous pas qu’il faut le connaître ?

Et bien, les prochains de la liste sont du même type !

Philippe V le Long : l’administrateur visionnaire

Je continue avec le même sang :Philippe V, le frère de Louis X.

Ce roi a régné de 1316 à 1322 et je dois avouer que je n’ai découvert son existence que vers mes vingt ans. Au collège ou au lycée, je n’avais jamais entendu son nom. Même son surnom ne me disait rien : Philippe le Long.

Cette appellation, il ne la doit pas à un membre du bas de son corps plus long que la moyenne, mais à tout son corps. Il était grand comme un Danois !

Philippe V se distingue comme un intellectuel. Parmi les fils de Philippe le Bel, il est celui qui avait le plus de neurones. Il a donc été un administrateur hors pair et a fait quelques réformes significatives.

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Par exemple, il crée la Chambre des comptes pour contrôler les finances royales. J’espère qu’à son époque, elle fonctionnait mieux que notre cour des comptes actuelle. En complément, il entreprend des réformes sur la monnaie.

Toutes ses qualités ne lui permettent pas d’éviter la Grande Famine ou un excès de débilité du peuple qui se met mis à massacrer tous les lépreux présents dans les rues, car on les soupçonne d’empoisonner les puits et les fontaines. Cet événement est appelé « la peur des lépreux ».

Mais, les historiens restent positifs sur son règne. Il préfigure un peu l’État moderne, puisque Philippe V consolide le pouvoir royal face aux grands seigneurs féodaux.

Quand il tombe gravement malade, les médecins de l’époque trouvent un remède parfait : du bois, du clou de la Vraie Croix (c’est-à-dire celle sur laquelle Jésus a été crucifié) et du bras de Saint-Simon.

Et vous savez quoi ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela ne fonctionne pas. Philippe V meurt à 29 ans. Ne dit-on pas que les meilleurs partent toujours en premier ?

Louis XI : le « Roi Prudent » qui n’était pas un monstre

Mon troisième roi est plus connu que les autres, mais je souhaite en parler, car il souffre d’une réputation terrible : Louis XI.

Dans une ancienne vidéo, j’avais évoqué la rumeur de ses fameuses fillettes du roi et sa légende d’un petit sournois pervers et sadique.

Certes, il a eu des méthodes que l’on peut qualifier d’atypiques. Il n’était pas du genre à sourire à une bonne blague sur les Anglais ou à prendre en pitié un gamin malnutri. Il a même essayé de comploter contre son père Charles VII, puis une fois au pouvoir, il n’a jamais rechigné à sévir. Cela lui a valu de ses détracteurs le surnom « d’universelle aragne ».

Mais, Louis XI, c’est aussi un roi de France importantissime dans la construction du royaume. Durant son règne de 1461 à 1483, il élimine les autres puissances féodales et agrandit le territoire de la France, grâce à des prises sur les maisons de Bourgogne, d’Anjou et d’Aragon.

Si Macron qui a ruiné le pays est surnommé le « Mozart de la Finance », comment devrait-on appeler Louis XI ? Le « Beethoven de l’écu » ou le « Bach de l’essor économique » ?

Car, Monsieur Louis XI s’active efficacement pour les finances du royaume. Il réglemente l’industrie, crée des foires, favorise les échanges commerciaux et le tout lui permet de récupérer des gains fiscaux importants qui servent notamment à renforcer l’armée du royaume.

Malgré des problèmes de santé récurrents, cette petite charogne a la peau dure. Il ne meurt qu’à 60 ans et cette longévité était plutôt une bonne nouvelle pour la France !

Louis VI le Gros : le pacificateur du domaine royal

Remontons plus loin dans le temps pour découvrir Louis VI, qui a régné de 1108 à 1137.

Dans la postérité, il n’a pas eu la chance du surnom. Il avait plusieurs surnoms : « le Batailleur », « l’Éveillé », mais nous avons tous retenu que le dernier : « le Gros ».

Bien évidemment, Louis le Gros a ce blase parce qu’il est obèse. Ses chroniqueurs avaient deux raisons pour expliquer la taille impressionnante de son bide : l’hérédité (peut-être déjà la fameuse maladie du « je ne suis pas gros, j’ai de gros os ») et la goinfrerie. Sans être médecin, je pense effectivement que si Louis VI passait son temps à se goinfrer, son obésité n’est pas injustifiée.

Mais être gros n’empêche pas un homme d’être un grand roi. Le mec ne sait plus monter à cheval, chasser, faire la guerre et se déplace avec une alarme de recul (« tut, tut, tut, je recule pour sortir de ma grosse chaise après avoir mangé mes 3 kilos de cassoulet »). Mais, il sait administrer comme un virtuose du coup de crayon avec son acolyte, l’abbé Suger.

Il met au pas quelques petits seigneurs comme le sire de Montlhéry et les historiens pensent que c’est sous son règne que le fameux « Montjoie ! Saint-Denis ! » devient le cri de guerre de l’armée.

Louis VI est également appréciable pour sa piété. Certes, il ne semble pas avoir souvent partagé son pain comme Jésus, ou alors il avait de très gros pains, mais il est le premier souverain à toucher les écrouelles régulièrement. Les écrouelles sont des fistules dégueulasses qu’affichent beaucoup d’hommes et de femmes du Moyen Âge, et selon les légendes de l’époque, un toucher du roi peut les guérir.

Sous son règne, la France devient aussi plus belle. La basilique Saint-Denis prend une nouvelle dimension et est plus belle que jamais.

Il meurt dans la cinquantaine en impotent, mais après 30 ans de pouvoir efficaces.

Robert II le Pieux : le roi lettré et dévot

Je continue avec Robert II. Il a régné de 996 à 1031. Il est d’ailleurs étonnant de voir que ce fils de Hugues Capet semble totalement oublié de l’histoire de France, alors que son règne a duré 35 ans !

Comme l’indique son surnom, « le Pieux », Robert II est connu pour sa piété. Mais, en plus de croire en Dieu comme un kamikaze, il a un cerveau bien rempli puisque son érudition est souvent louée.

Mais de telles qualités sont-elles surprenantes quand on sait qu’il est, comme moi, né à Orléans ?

Plus sérieusement, Robert II bosse dur avec l’église pour réduire les violences dans une société où les seigneurs aiment dégainer l’épée pour s’amuser. Sous son règne, les pillages deviennent également plus rares. Tout cela favorise une croissance de la productivité agricole et le développement d’infrastructures importantes comme les routes, les ponts ou les moulins.

Sur le plan religieux, son fait majeur est son appui à la réforme monastique.

Malgré ce travail et cette piété affichée, il finit avec une sérieuse menace sur le dos : une excommunication. C’est logique puisqu’il a choisi pour femme Berthe de Bourgogne, une cousine au troisième degré, et contrairement à d’autres civilisations, la chrétienté ne rigole pas avec la consanguinité… Après un mariage infertile avec Berthe, il épouse  ensuite Constance d’Arles pour une relation triste et sans amour, mais avec une progéniture. Cela transforme malheureusement sa fin de vie en bordel puisque les intrigues pour sa succession se multiplient.

Il meurt à près de 60 ans et laisse un nom oublié dans l’histoire…

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