Nous n’avons jamais autant parlé de la Cathédrale Notre-Dame de Paris qu’en ce moment. Mais, en tant que catholique et passionné d’histoire, je me fiche de voir notre Président venir parader devant les caméras ou de savoir ce que pensent des célébrités laïcistes de sa restauration…
Ce qui m’intéresse, c’est l’édifice, c’est la grandeur des bâtisseurs, c’est la France et la Chrétienté de nos ancêtres qui s’expriment. Ensemble, découvrons des choses que vous ne soupçonnez pas sur cette cathédrale, de ses origines antiques à ses reliques les plus sacrées.
Les secrets de Notre-Dame de Paris en vidéo !
Durée de la vidéo : 12 minutes
Les origines antiques de Notre-Dame de Paris
Je commence par les origines antiques de la cathédrale. J’ai souvent entendu dire que les origines de Notre-Dame de Paris remontaient aux Romains et qu’un temple consacré à Jupiter se trouvait autrefois à l’emplacement de la cathédrale.
Certes, des ruines d’un tel temple ont été trouvées. Mais, tous les historiens ne sont pas d’accord, car rien ne prouve que les pierres de ce temple païen n’aient pas été déplacées au fil du temps pour servir de remparts et sécuriser les lieux.
Par contre, si l’on n’est pas certain que le lieu servait autrefois à honorer un dieu au physique de strip-teaseur, on sait que plusieurs édifices chrétiens se sont succédé avant l’arrivée de notre magnifique cathédrale.
Il y a eu une église paléochrétienne, une basilique mérovingienne, une cathédrale carolingienne et une cathédrale romane. Des pierres de ces anciens édifices ont parfois été réutilisées au gré des constructions. Il y a donc une vraie continuité entre elles.
La première construction chrétienne date du IVe siècle. Cela signifie que depuis près de 1600 ans, l’endroit est un lieu sacré pour les chrétiens. Donc, avant Clovis et le début d’une réelle unité française, l’île de la Cité rendait déjà hommage à Dieu.
Maintenant, découvrons un mystère digne d’un livre de Dan Brown : le nombre d’or.
Le nombre d’or utilisé dans la construction de la cathédrale
Connaissez-vous le nombre d’or ? Je ne vais pas rentrer longtemps dans les détails, car mon niveau de mathématiques est à peu près celui d’un élève de collège. Je me suis arrêté à Pythagore et n’ai repris les maths que pour compter tous les impôts à l’État français.
Pour faire simple, le nombre d’or, tout d’abord, ce n’est pas « pi ». Il est de 1,61803375… Je m’arrête là, les chiffres continuent encore. Le truc beau avec ce nombre d’or, c’est qu’on le retrouve constamment dans la nature, que ce soit dans les écailles des pommes de pin, des coquilles de crustacés, des cristaux… Bref, si vous aimez l’apologétique, qui consiste à donner des arguments justifiant l’existence d’un Dieu créateur, le nombre d’or est un bon argument pour souligner le réglage fin de l’univers.
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Et bien, sachez que les bâtisseurs de Notre-Dame ont décidé d’utiliser ce nombre mythique. Les mecs ne construisaient pas de l’à-peu-près comme un titulaire de certificat d’études dans le BTP sans expérience. La façade occidentale est un rectangle d’or. Si vous divisez sa hauteur avec sa largeur, vous avez le nombre d’or. D’autres rectangles d’or sont même présents sur les portes.
L’objectif n’est pas de cacher un symbole secret tel un rappel franc-maçon sur un billet d’un dollar, mais juste de respecter la divine proportion.
Un autre secret de construction est que la cathédrale est dite « tordue ». Pourquoi ? Le chœur de Notre-Dame ne forme pas une belle droite avec la nef centrale. Elle est un peu désaxée. Vous vous dites que c’est incroyable de faire une telle erreur quand on construit une telle cathédrale. Vous avez, en partie, raison : ce serait incroyable !
En fait, ce côté tordu est voulu, car il symbolise la tête inclinée du Christ souffrant sur la croix.
Un mégot a créé un feu de forêt…
Un autre fait majeur de la construction de la cathédrale est, ou plutôt, était sa fabuleuse charpente. Avant qu’un mystérieux mégot brûle notre magnifique cathédrale, et s’ajoute aux dizaines d’autres incendies de nos églises ces dernières années, la charpente de la cathédrale de Paris était appelée « la forêt », car il avait fallu une véritable forêt pour la construire.
Près de 1300 chênes avaient été utilisés pour la charpente, soit plusieurs hectares de forêt.
200 ans de construction ont été nécessaires
J’ai commencé avec des détails pour susciter votre curiosité. J’attaque maintenant le gros : la construction initiale et sa grande restauration.
La cathédrale comme nous la connaissons aujourd’hui remonte à une construction entamée en 1163 par l’évêque Maurice de Sully. Et, fait extraordinaire, il avait fallu plus de 180 ans pour accomplir l’ensemble des travaux. Rendez-vous compte de ce nombre. Cela me fait penser à l’épopée extraordinaire racontée par Ken Follett dans sa saga « Les Piliers de la Terre ». J’ai beaucoup aimé ce livre, mais si la lecture se résume pour vous au programme TV, sachez que l’histoire est déclinée en série TV, avec la très belle actrice Hayley Atwell…
Je veux souligner quelque chose qui me fascine.
En 1163 et pendant plusieurs générations, nous avons eu des hommes qui travaillaient sur une cathédrale dont ils ne verraient jamais la réalisation complète. Pendant toute leur vie, ils ont cassé des pierres, ils ont fabriqué des vitraux magnifiques, ils ont sué, ils ont pleuré de douleur, ils ont continué le travail malgré les guerres et les épidémies, les collègues morts dans des accidents du travail… Car, ce qu’ils construisaient, ce n’était pas une simple attraction pour touristes ou un faire-valoir pour politiques, c’était la preuve de l’amour du peuple français pour Dieu.
Je trouve cette idée de sacrifice, de travailler toute sa vie pour quelque chose de plus grand que soi, en sachant que l’on ne verra jamais la fin de son travail, extraordinaire.
Mais, après ces presque 200 années de construction, la vie de la cathédrale n’est pas un long fleuve tranquille jusqu’à l’incendie provoqué par un vilain fumeur peu attentif.
Il y a notamment eu la Révolution française. Un bâtiment aussi beau était trop pour des mecs capables de saccager les tombeaux royaux de la basilique Saint-Denis. Ces barbares du beau, qui me font un peu penser aux talibans qui ont détruit les magnifiques Bouddhas en pierres de 50 mètres dans les années 2000, ont même décapité dans Notre-Dame des statues qui représentaient les rois de Juda. Et vous savez pourquoi ? Parce que ces hommes et femmes incultes qui massacraient le vivant et l’intemporel pensaient que les statues représentaient des rois de France… Oui, les ignares ne sont jamais les derniers à exprimer leur idiotie.
Heureusement, l’édifice échappe de peu à la destruction totale. 40 ans plus tard environ, en 1831, Victor Hugo rappelle à tous les Français son existence et son importance avec son livre « Notre-Dame de Paris ».
Puis, un grand homme du patrimoine français va intervenir au XIXe siècle pour que la cathédrale Notre-Dame retrouve sa beauté : Viollet-le-Duc.
La restauration de Viollet-le-Duc au XIXe siècle
L’homme qui a justement un nom qu’auraient adoré les révolutionnaires va reprendre une cathédrale en mauvais état et la faire renaître. La mission est financièrement horrible. Tout a besoin d’être rénové ou reconstruit et cela coûte un pognon de dingue.
Mais, croyez-vous que l’on pleure devant les coûts faramineux, que l’on embauche quelques sans-papiers payés à coups de lance-pierre et qu’on se limite au minimum ? Non !
Napoléon III n’est pas sans défaut, loin de là. Mais, comme son oncle Napoléon Bonaparte, il voulait la grandeur de la France et cela passe par des constructions qui prouvent à tous qu’« Impossible n’est pas français ».
Donc, en plus de se serrer la ceinture pour restaurer la cathédrale, la France fait mieux : elle l’embellit, notamment avec l’ajout d’une centaine de grandes statues sculptées et la construction de la fameuse flèche Notre-Dame qui culmine à 96 mètres de hauteur. Cette magnifique flèche a malheureusement été détruite par le méchant mégot dont on ne connaîtra jamais le propriétaire lors de l’incendie en 2019.
Durant toutes les étapes des travaux, Viollet-le-Duc s’inspire à la fois de l’architecture initiale de Notre-Dame et d’autres belles cathédrales comme celles de Chartres. Sa réussite est exemplaire.
Mais, on peut lui reprocher une chose : son melon. Viollet-le-Duc devait déjà être trop moderne pour accepter de travailler sur une œuvre dédiée à Dieu sans se sentir obligé de mettre sa face quelque part. Il a foutu sa tête parmi celles sculptées de rois et s’est représenté en apôtre. Fallait oser, non ? Une petite gravure dans une pierre aurait sûrement suffi !
Toutefois, ne lui en voulons pas, car Viollet-le-Duc est quand même un génie qui a aussi travaillé sur la basilique Saint-Denis, la Sainte-Chapelle, la Cité de Carcassonne, le château de Pierrefonds… Bref, beaucoup des plus belles visites architecturales de France ont un lien avec cet homme.
Le trésor de Notre-Dame de Paris
Je termine avec le trésor de Notre-Dame de Paris. Bon, je précise que nous ne sommes pas dans le film les « Pirates des Caraïbes » ou dans le trésor mystique des Templiers. Il n’y a pas de science-fiction ou de grand mystère. Il y a bien mieux.
Notre-Dame abrite notamment un fragment de la sainte Couronne. Elle est la couronne en épines posée sur la tête du Christ avant sa crucifixion. Cette relique importantissime a failli brûler lors de l’incendie, mais les pompiers courageux et notamment, l’Aumonier des pompiers de Paris, Jean-Marc Fournier, ont réussi à la sauver. Je crois qu’à moins de se comporter comme des monstres dans la vie privée, ils se sont assuré une place au Paradis avec cet acte.
Notre-Dame possède aussi une relique de Saint Denis qui était le premier évêque de Paris et une de Sainte Geneviève, la patronne de la ville de Paris, et pour faire plaisir à mon papa qui était gendarme, la patronne de la gendarmerie nationale depuis 1962 et un décret signé, peu de temps avant sa mort, par le pape Jean XXIII.
Une autre relique importante est la chemise blanche de Saint-Louis, le seul roi français qui a été canonisé.
Mais, l’expression « Trésor de Notre-Dame », c’est le nom donné pour un ensemble de 2000 objets uniques. Il y a de l’orfèvrerie, des vêtements liturgiques, des manuscrits enluminés rarissimes… Ces belles choses, vous pouvez en découvrir une partie durant une visite de la cathédrale.
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).