Les surnoms les plus dingues des maréchaux de Napoléon Bonaparte

Pour conquérir l’Europe, Napoléon Bonaparte n’a pas obtenu l’accord des autres pays via une résolution à l’ONU. Il a regardé la France, les Français et s’est dit que le guerrier d’élevage était une espèce qui ne manquait pas dans nos campagnes !

Pour guider ses vaillants soldats, gagner les batailles et gérer tout ce qu’il y a géré dans des campagnes militaires qui vous envoient aux quatre coins de l’Europe, il a dû s’appuyer sur ses maréchaux.

Ces hommes intelligents et braves ont rendu possible l’impossible. Et pour cette prouesse, beaucoup d’entre eux ont hérité de surnoms magnifiques que l’on serait bien incapables de trouver aujourd’hui.

Je vous les dévoile dans la suite. Je débute par quelques classiques et termine par ceux qui sont les meilleurs à mes yeux.

Les surnoms de maréchaux basés liés aux victoires

Quelques maréchaux possèdent des surnoms liés à leurs victoires. Ce ne sont clairement pas les blases les plus recherchés de l’histoire, mais ils ont une forte valeur dans les mémoires françaises.

Ainsi, François-Christophe Kellermann est appelé le « Le Héros de Valmy » en hommage à son travail lors de la célèbre bataille de Valmy en 1792. Cette date doit vous surprendre, car en 1792, Napoléon est un simple capitaine d’artillerie. Mais, les grands ont toujours une qualité : ils connaissent et chérissent le passé.

Quand Napoléon crée les maréchaux d’Empire 12 ans après Valmy, plusieurs anciens sont nommés, même s’ils ne pourraient plus participer à aucune bataille sans avoir besoin d’uriner entre chaque charge de cavalerie. C’est donc le cas de Kellerman qui a près de 70 ans lors de la création de la dignité de Maréchal d’Empire.

Un autre homme porte un surnom de victoire : Jean-Baptiste Jourdan, « Le Vainqueur de Fleurus ». La bataille de Fleurus s’est déroulée en 1794 et la France a gagné alors qu’elle faisait face à l’Amicale des Rageux d’Europe composée du Saint-Empire, des Provinces-Unis et évidemment, de l’Angleterre.

J’ai également envie de glisser Suchet dans ce premier groupe de surnoms. Le Maréchal Suchet ne porte malheureusement pas le nom d’une réussite, mais d’une campagne désastreuse dans laquelle il a surnagé un peu : « Le maréchal de la guerre d’Espagne ». Aimé de ses soldats, il l’est aussi de ses adversaires puisqu’il obtient un surnom en Espagne digne d’un épisode de Zorro : « El Hombre justo ».

Porter le nom d’une victoire ou d’une campagne, c’est beau. Mais, vous savez ce qu’il y a de mieux ? Incarner la victoire. Un homme le faisait, et tous les Niçois le connaissent, le maréchal André Masséna. On l’appelle « l’enfant chéri de la victoire ». Napoléon l’a nommé ainsi après la bataille de Rivoli.

Bon, par souci d’honnêteté, je dois aussi dire que si Masséna était excellent pour défoncer ses ennemis, il l’était aussi pour piller comme un brigand ou piquer des colères dignes d’un enfant frustré. Ses détracteurs le nomment donc « l’enfant pourri de la victoire ».

Mais, bon, est-ce mieux d’être un « enfant chéri de la victoire » un peu barbare comme Masséna ou d’avoir un surnom digne d’un prix Nobel de la Paix alors que l’on est censé être un proche du conquérant Napoléon ? C’est le cas du méconnu maréchal, Édouard Mortier, qui était surnommé « Le Prince de la paix ».

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Les surnoms presque insultants des maréchaux de Napoléon

Avant d’attaquer les surnoms qui rendent les plus fiers, je veux aborder ceux qui font honte.

Le premier homme de cette sélection est Marmont. Issu de la noblesse, Marmont est proche de Napoléon dès les débuts puisqu’il participe au siège de Toulon en 1793. Mais, vingt ans plus tard, il le trahit en négociant avec l’ennemi, se met au service des Bourbons et s’exile même avec le roi lors de la période des Cent-Jours. Ce comportement lui vaut un logique surnom de « Marmont Ier ». Par ce nom, Napoléon voulait représenter son côté arrogant.

Un autre cas plus surprenant est Murat. Quand un jeune garçon lit les épopées napoléoniennes, il y a au moins une chance sur deux pour qu’il s’imagine en Murat. Capable de décisions foireuses, Murat est surtout un cavalier talentueux, courageux et un original. C’est le type de gars capable d’entrer sur un ring de boxe pour se battre contre Tyson, puis d’aller le soir défiler pour Jean-Paul Gaultier avec une jupe.

Cette capacité à s’habiller différemment lui vaut le surnom de « roi Franconi » en référence à un personnage de cirque de l’époque. La référence est drôle, mais Murat mérite bien mieux. D’autres de ses surnoms comme « Le Sabreur » sont pourtant moins restés dans les mémoires.

« Le Roi Franconi » peut être vu comme une moquerie gentille. Une qui ne l’est pas est celle envers le maréchal Gouvion-Saint-Cyr. L’homme qui a fini capturé par les Autrichiens en 1813 a une belle carrière militaire, mais sur le plan humain, il était aussi aimé de son équipe qu’un Raymond Domenech. On le surnomme « le hibou », « l’homme de glace » ou le « mauvais coucheur » pour son caractère taciturne.

Comme je suis dans les reproches, je suis au seul endroit opportun pour parler du traître, Bernadotte. Le Maréchal d’Empire devenu roi de Suède qui a su profiter de l’élan de Napoléon pour monter vers les sommets, avant de le trahir en rejoignant le camp adverse, n’a pas un surnom à la hauteur de son comportement. Il ressemble à un blase de client régulier dans une boîte de nuit antillaise : « Belle-Jambe ».

Entreprendre et réussir aussi bien alors que ton surnom ne rappelle que tes débuts, quand tu étais un beau gosse juste apprécié pour ton physique, c’est un destin à la Clara Morgane.

À l’inverse, il existe aussi des surnoms qui semblent insultants, alors qu’ils sont plutôt des qualités. Je pense notamment à Jean Mathieu Philibert Sérurier que l’on appelle la « la Vierge d’Italie ». Dit comme cela, on imagine un gars aux manières efféminées ou qui n’a pas assuré devant une prostituée lors de la campagne italienne. Pas du tout, « La Vierge d’Italie » est simplement une critique parce qu’il n’a pas voulu se comporter comme un barbare en Italie et a tout fait pour limiter les pillages de son armée.

Les surnoms des maréchaux à la caboche bien pleine

Je fais maintenant une rapide présentation de surnoms positifs, mais moins puissants que ceux qui arrivent en fin de vidéo. Je les appelle « les surnoms qui montrent que vous aviez une caboche bien pleine ».

Un exemple ? Louis-Alexandre Berthier, l’homme qui était présent à toutes les grandes batailles, est « L’Organisateur de la Grande Armée ». Ce nom, il ne l’a pas mérité en organisant des trucs pourris de start-uppeur comme des « Afterwork » ou des événements de « Team-Building ». Non, Berthier, c’est le cas capable de gérer efficacement tous les aléas d’une armée de centaines de milliers de mecs avec un surplus de testostérone.

Ces qualités morales étaient aussi présentes chez un homme comme Étienne Macdonald. Le seul maréchal d’Empire à posséder un nom mi-écossais / mi fast-food américain était l’« Alceste soldat ». Alceste fait alors référence à un personnage vertueux dans le « Misanthrope » de Molière.

Un autre surnom d’intello à lunettes est celui de Soult. Après la victoire à Austerlitz en 1805, Napoléon le nomme le « premier manœuvrier d’Europe ». C’est classe, mais je crois que je préfère son prénom : Jean-de-Dieu. C’est à croire que ses parents ont pensé que l’expression « Nom de Dieu » était le modèle de référence pour choisir le prénom d’un enfant…

Les surnoms de bravoure des maréchaux d’Empire

Comme promis, je finis avec les surnoms que chacun aimerait porter ; ceux qui indiquent que le poids de vos testicules est suffisamment lourd pour que votre caleçon termine avec une tendinite.

J’avais déjà évoqué ceux d’Oudinot dans un short : « Le Bayard moderne », « Le Bayard de l’armée française », « Le Maréchal aux trente-cinq blessures » ou encore mieux, « La Passoire ». Pourquoi de tels surnoms ? Tout simplement parce qu’Oudinot s’est toujours battu en défiant la mort. Au milieu des combats, il a pris autant de coups de lames qu’un concombre découpé en lamelles. Son corps possède tellement de cicatrices et de trous qu’il ressemble à une passoire.

Un autre maréchal a « Bayard » dans son surnom. Pendant des siècles, se référer au nom du chevalier le plus valeureux de l’Histoire de France était un grand classique. C’est un peu comme nos hommes politiques actuels qui passent leur vie à se réclamer de « de Gaulle ». Sauf, que les maréchaux méritaient un tel hommage. Ainsi, Poniatowski, le seul étranger à être devenu maréchal d’Empire, et qui finira tristement noyé lors de la retraite de la bataille de Leipzig en 1813, est le « Bayard polonais ».

J’aime beaucoup le surnom de Pierre Augereau : « Le Fier Brigand ». Mais bon, celui que Napoléon considérera comme un traître à la France ne mérite pas un long passage dans mon article, après qu’il ait qualifié l’Empereur de tyran, rejoint les Bourbons, puis léché les bottes de Napoléon sans succès à son retour de l’île d’Elbe.

Louis Nicolas Davout a aussi de beaux surnoms : « Le Maréchal de fer » ou « La Bête de Hambourg ». Mais, entre nous, de tels surnoms, cela ne fait pas un peu dignitaire nazi ? Heureusement, Davout, ce n’est pas ce type d’homme. Sa loyauté est un exemple. Il assumera toujours son soutien à Napoléon, y compris pendant les Cent-Jours ou lors du procès de Ney. Le jour de ses obsèques en 1823, de nombreux soldats n’écouteront pas les ordres et iront rendre un dernier hommage à ce grand homme.

Je viens d’évoquer Ney. Je continue donc avec lui. Pauvre maréchal Ney, si tu savais que ton nom est devenu le surnom du footballeur Neymar, tu serais dégoûté… Mais, tes surnoms, ils sont bien mieux : « Le lion rouge » ou le « Brave des braves ». Il faut au moins ça pour rappeler à tous ta bravoure et ton courage au combat. Coupable d’avoir trop aimé Napoléon pour le ramener enchaîné à Louis XVIII, comme il avait promis de le faire, le maréchal Ney est exécuté en 1815.

Cette exécution est une litanie de punchlines dignes d’un film de Rambo. Ney ne veut pas avoir les yeux bandés et dit : « Ignorez-vous que depuis vingt-cinq ans, j’ai l’habitude de regarder en face les boulets et les balles ? » et demande aux soldats « Camarades, tirez sur moi et visez juste ! ». Avec ce comportement, le « Brave des braves » s’est montré à la hauteur de sa réputation jusqu’au bout.

Je termine la vidéo avec Jean Lannes. Beaucoup d’hommes de ma liste ont un beau surnom, Jean Lannes en a trois magnifiques !

Il est tout d’abord « Le Roland de l’armée d’Italie ». Roland fait évidemment référence à l’homme qui meurt courageusement à Ronceveaux en 778 et que l’on connaît tous grâce à la Chanson de Roland. Cette chanson a été pendant des siècles une dose d’adrénaline efficace avant d’aller découper de l’Anglais, de l’Allemand ou du Sarrasin.

Jean Lannes était aussi appelé « l’Ajax français » pour le comparer à Ajax, un héros de la Guerre de Troie dans la mythologie grecque.

Encore mieux, il est aussi « l’Achille de la Grande Armée». Encore une fois, Achille est un héros de la mythologie grecque.

Roland, Ajax et Achille, n’en fait-on pas trop ? Regardez la liste des batailles du maréchal Lannes et vous aurez la réponse. À chaque bataille, sa trombine était présente pour porter haut et fier les couleurs de la France. Du pont de Lodi à Essling en 1809, Jean Lannes a prouvé son courage. Certains grognards étaient fiers de leur présence en Italie, à Austerlitz, à Iéna… Lui, il était présent à chacun de ses endroits ; il a connu toutes ses guerres et ses batailles.

Sa mort au combat en Autriche en 1809 est un drame pour la nation et pour l’Empereur. À Sainte-Hélène, quand il évoquera Lannes, Napoléon dira : « L’esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage, il était devenu un géant. »

Et je termine donc avec ce géant. Si j’ai oublié quelques surnoms bien virils de maréchaux, n’hésitez pas à les ajouter en commentaires. Je vous remercie de votre présence sur la chaîne et vous dis à bientôt !

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