Quand vous replongez dans l’histoire politique, vous constatez que les mecs d’avant étaient des champions de la punchline !
Un bon exemple est le Général / Président, Charles de Gaulle.
Je ne vais pas vous ennuyer avec des phrases trop célèbres et politiques, comme « Paris martyrisé, mais Paris libéré » de 1944, le terrible « Je vous ai compris » à Alger en 1958 ou « Vive le Québec libre ! » à Montréal en 1967.
Non, dans cette vidéo, les citations que j’ai choisies sont drôles et surprenantes.
Commençons en douceur.
Les punchlines de De Gaulle en vidéo !
Durée de la vidéo : 10 minutes
Monaco en prend pour son grade
Je débute avec l’apéritif : un petit scud balancé à la Principauté de Monaco. Car oui, personne n’est trop petit pour se faire vanner !
À cette époque, le prince monégasque, Rainier III, est marié avec la magnifique Grace Kelly. Aux bras de cette actrice américaine, le prince se rapproche du monde des affaires américain.
De Gaulle qui mettait la souveraineté de la France au-dessus de tout n’apprécie pas que la principauté présente dans l’Hexagone privilégie les burgers aux sandwichs jambons-beurre.
Il prononce alors une phrase qui est un mélange de menaces et de boutades : « Pour faire le blocus de Monaco, il suffit de deux panneaux de sens interdit. ».
En même temps, ce n’est pas faux !
De Gaulle et les Français
Enchaînons avec une série de phrases dites par de Gaulle pour qualifier les Français, ce peuple ingouvernable.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le grand Charles avait soulevé un argument étonnant pour dire que la France ne perdrait pas contre les nazis. Il avait dit : « Un pays qui produit 365 sortes de fromages ne peut pas perdre la guerre. » . Bon, entre nous, si tu sors ton Camembert face à un Panzer, je ne sais pas trop comment cela va t’aider.
20 ans plus tard et désormais au pouvoir d’un pays où les gens ne sont jamais contents, il modifie un peu la phrase et dit : « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? ».
Parfois, en lisant de Gaulle, on comprend qu’il aimait probablement plus la France que les Français. Entre nous, peut-on lui en vouloir ? Et surtout, chaque Français ne pense-t-il pas la même chose ?
Cette idée se retrouve dans une citation comme celle-ci :
« Les Français ne pensent qu’à bouffer et à augmenter leur niveau de vie. Le bifteck-pommes frites, c’est bon. La Quatre-chevaux, c’est utile. Mais tout cela ne constitue pas une ambition nationale ».
Dans un style proche, je préfère une autre de ses phrases qui est : « Tout Français désire bénéficier d’un ou de plusieurs privilèges. C’est sa façon d’affirmer sa passion pour l’égalité. ».
Franchement, quand on voit le niveau des débats lors des grandes réformes comme la retraite, où chacun défend sa situation en méprisant celle des autres, comment pourrait-on dire qu’il avait tort ?
Je pense plutôt qu’il a cerné à la perfection le Français moyen.
Je précise qu’il ne faut pas croire que de Gaulle cassait du sucre que sur la classe populaire et qu’il mettait sur un piédestal la haute société.
La réalité est que plus de Gaulle vieillissait, plus il lançait des attaques verbales envers tout le monde. Même un homme comme lui n’était pas à l’abri de l’aigreur qui anime chaque personne qui vieillit.
Les citations de de Gaulle sur les politiques
Il a ainsi également critiqué allégrement ses compères politiques en disant : « Comme un homme politique ne croit jamais ce qu’il dit, il est étonné quand il est cru sur parole. »
Il lâche également une belle pépite sur quelques cas particuliers comme Albert Lebrun.
Albert Lebrun était le Président de la France au moment où les nazis entraient à Paris encore plus facilement que les Américains ont pris Bagdad en 2003. De Gaulle résume la carrière de Président de Lebrun ainsi :
« Au fond, comme chef d’État, deux choses avaient manqué à Albert Lebrun : qu’il fut un chef et qu’il y eut un État. »
Voilà Albert rhabillé pour l’hiver!
Il est normal qu’un politique aussi mou dégoûte le grand Charles. Quand on voit sa constitution de 1958 qui est faite pour mettre en avant un mec capable de diriger le pays avec poigne, on comprend qu’il avait une autre vision d’un chef de l’État.
Il la résume dans une autre phrase restée célèbre : « J’ai entendu vos points de vue. Ils ne rencontrent pas les miens. La décision est prise à l’unanimité. ».
En gros, il agissait avec les autres membres de son parti, un peu comme vos parents au moment de choisir la destination de vacances.
« Les enfants, où souhaitez-vous aller en vacances ? L’Espagne, la Gironde, la Côte d’Azur… Très bien, chacun a donné ses idées. Nous sommes une vraie famille. C’est décidé, nous irons… en Bretagne, car Maman a des réductions avec son comité d’entreprise. »
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Les citations inclassables de Charles de Gaulle
Pour coller avec l’impression étrange qu’elles m’ont laissé, je vous les balance sans présentation.
La première est : « L’Afrique ? C’est tout simple, je vais vous expliquer : c’est noir et ça grouille. ». Cette phrase relègue officiellement le blackface de Justin Trudeau, au dernier rang des offenses ! Par honnêteté intellectuelle, je dois dire que cette phrase est sujette à polémique. Plein de sources disent qu’elle émane de de Gaulle, mais aucun écrit officiel ne le certifie. Toutefois, pour le plaisir, je vous l’ai citée.
La seconde est une phrase capable de faire hurler les féministes qui ont des poils sous les bras : « Un ministère de la Condition féminine ? Et pourquoi pas un sous-secrétariat au tricot ? ». Plus qu’une attaque aux femmes, c’était une attaque contre les politiques qui créent tout et n’importe quoi.
Imaginez si de Gaulle vivait aujourd’hui alors que des postes comme « Ministre délégué, chargé du renouveau démocratique » ou « Directeur général de la Création artistique » sont payés par le contribuable français…
Rajoutons-en une qui vise les Chinois. En 1968, la Révolution culturelle fait rage en Chine. Durant une marche à Pékin, des manifestants ont écrit sur des banderoles « Non à la tête de chien de de Gaulle ! »
En voyant ça, de Gaulle ironise : « C’est quand même un comble de se faire traiter de chien par des Pékinois ! ».
Pour terminer sur les phrases inclassables, j’ajoute un doublé offensif :
Tout d’abord, envers la police : « Si les policiers n’étaient pas bêtes, ils ne seraient pas des policiers. ».
Puis, j’ajoute une blague contre la Marine militaire française qui met aussi en lumière son manque d’impact dans les combats sur l’eau : « « C’est utile la Flotte ! Quand ça va mal, les marins descendent à terre et rétablissent l’ordre. Quand ça va bien, les marins descendent à terre… et engrossent les filles. »
Tout le monde en a pris pour son grade, revenons à l’humour !
Les citations les plus drôles de Charles de Gaulle
Pour les phrases qui suivent, de Gaulle est toujours accompagné d’un autre larron.
En 1964, Maurice Dejean est l’ambassadeur de France à Moscou. Charles de Gaulle apprend que Dejean est victime d’un chantage de la part du KGB.
Dejean, gaulliste fidèle depuis 1941, est tombé dans le panneau. Il a vu une belle femme russe et au lieu de flairer le piège, il a cru que son sex-appeal et son accent français étaient les raisons de l’efficacité de sa séduction…
Charles de Gaulle le convoque. Pendant un temps interminable, de Gaulle ne dit rien, continue à écrire, puis il finit par lâcher un simple : « Alors Dejean, on baise ? ». Certaines versions sont moins grossières et disent que de Gaulle a plutôt dit « Alors Dejean, on couche ? ».
Une autre phrase de ce type trouve une réponse effrontée que j’aime particulièrement. Alors que l’Algérie est toujours française, de Gaulle arrive à Alger. En face de lui, il a Jacques Massu, un général au parcours exceptionnel. De Gaulle craint que Massu ne lui soit plus loyal.
En le voyant, de Gaulle l’apostrophe : « Alors, Massu, toujours aussi con ? ». Et ce dernier lui répond du tac au tac : « Toujours gaulliste, mon général ! ».
Belle répartie, non ?
Le flegme des de Gaulle après l’attentat du Petit-Clamart
Le 22 août 1962, de Gaulle est victime d’une tentative d’assassinat. Cette affaire est appelée « L’Attentat du Petit-Clamart ».
Ces événements sont liés à la guerre d’Algérie. Des militaires veulent se venger et le tuer, car de Gaulle est considéré comme l’homme qui a abandonné les Français d’Algérie.
De Gaulle et sa femme sont dans une voiture conduite par un chauffeur et sont escortés par plusieurs motards de la police. Cela n’empêche pas le guet-apens. 5 hommes tirent au fusil-mitrailleur 187 balles. 14 touchent la voiture présidentielle. Personne n’est mort. L’attaque est un fiasco.
Charles de Gaulle ne panique pas. Il dit tout de suite : « Mon Dieu, qu’est-ce qu’ils tirent mal ! ».
Sa femme Yvonne de Gaulle tente d’afficher la même froideur. Une fois arrivée en sécurité, elle dit « J’espère que les poulets n’ont rien. ». Les policiers présents dans le convoi sont contents que la Première Dame de France s’enquière de leur santé… Puis, ils réalisent qu’elle parle de vrais poulets qui étaient dans le coffre de la voiture et devaient être servis au repas du soir !
Quant à Charles, il descend de la voiture, regarde la carrosserie et constate l’état de la Citroën DS. Il est dépité et dit :
« Au fond ! Ceux qui veulent me tuer… sont aussi cons que ceux qui me protègent » .
Cette dernière anecdote est parfaite pour terminer cet article. Elle montre bien qui était de Gaulle, parfois adulé, parfois détesté, mais toujours avec sa célèbre « certaine idée de la France » et de lui-même…
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).