Le Louvre est le musée le plus célèbre du Monde. Qui ne sait pas qu’il abrite la Joconde et qu’une immense pyramide en verre s’y trouve ?
Mais, je suis sûr qu’à la question « Qu’était le Louvre avant d’être un musée ? », je perds au moins la moitié d’entre vous. N’ayez pas honte et souriez. Je suis là pour solutionner cette petite ignorance.
Dans la suite de l’article, j’énumère tous les usages du Louvre qui est passé en moins d’un millénaire d’un statut de forteresse royale à un magnifique musée.
Quand le Louvre du Moyen Âge était une forteresse royale…
Le Louvre voit le jour au XIIe siècle sous le règne de Philippe Auguste. En 1190, le roi de France craint les invasions vikings. Personne en France n’a envie de revoir un Ragnar blond, plein de haine, ravager la ville.
Philippe Auguste décide de la construction d’une forteresse pour protéger Paris. Cette forteresse sera le Louvre.
Le Louvre est alors une imposante tour carrée, entourée de douves et de murailles épaisses. Le donjon étant le centre de la défense, on y met les principaux trésors du royaume. Si les envahisseurs les veulent, ils devront venir les chercher !
L’ensemble est impressionnant puisque la forteresse est d’une hauteur de 30 mètres. Elle devient vite un symbole de pouvoir et de sécurité. À cette époque, Haussmann n’était pas encore né et il y avait peu de hautes constructions. Le Louvre était donc massif par rapport au reste de la ville.
Aujourd’hui, le Louvre se trouve au centre de Paris. Mais, durant le Moyen Âge, Paris est encore une ville compacte. La forteresse se trouve donc à l’extrémité occidentale.
Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir quelques vestiges de cette première structure. Certaines pièces sont visibles dans le musée actuel.
Le Louvre devient un palais royal à la Renaissance
La Renaissance s’accompagne d’un changement des mœurs et de l’architecture. Les influences italiennes sont à la mode. Paris ne peut les ignorer sous peine de finir plus moche qu’une ville de Bavière. Le Louvre connaît donc une transformation radicale.
En 1546, François Ier décide de moderniser la forteresse médiévale pour en faire un palais digne de la Renaissance. Il suffit de voir le magnifique château de Chambord pour se rappeler que le grand François Ier (il mesurait presque 2 m !) avait du goût.
Il fait appel à l’architecte Pierre Lescot. Il conçoit un bâtiment plus élégant et raffiné. Il y a plusieurs ailes autour d’une cour carrée.
Les travaux se poursuivent sous Henri II et Catherine de Médicis. Cette dernière a des rêves de grandeur. Elle demande la construction du Palais des Tuileries en 1564 et elle le relie au Louvre par une galerie.
Il faut attendre le règne de Henri IV pour que cette galerie longue de plus de 400 mètres soit achevée. Aujourd’hui, vous la découvrez sous le nom de la Grande Galerie. Pourquoi ? Elle est grande et c’est une galerie !
Le Louvre est donc à la Renaissance un véritable palais royal. Les plus grands artistes de l’époque ont apporté leur génie à son évolution.
Toutefois, le Louvre n’est pas exclusif. Les rois de France n’y résident que par intermittence. Ils préfèrent souvent d’autres châteaux, comme celui de Versailles.
Le Louvre de Louis XIV se transforme en centre artistique
Il est impossible de ne pas penser à Versailles quand on parle de Louis XIV. Cela est logique. Quand il monte sur le trône, il décide de faire de Versailles sa résidence principale.
Même si le Louvre n’est plus sa résidence, il ne le délaisse pas. Un tel chef-d’œuvre doit perdurer !
En 1661, il ordonne des travaux d’agrandissement et de décoration. L’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et le sculpteur François Girardon travaillent ensemble pour transformer le palais en un centre artistique.
Louis XIV inaugure en 1678 la Colonnade de Perrault. Le Louvre devient alors le siège des Académies royales de peinture et de sculpture.
De premiers artistes exposent dans le Louvre. Il y a même des expositions ouvertes au public à partir de 1699. Elles se nomment les Salons.
Le Louvre révolutionnaire devient un musée national
La Révolution française marque un tournant décisif dans l’histoire du Louvre. En 1793, l’Assemblée nationale décide de faire du palais, un musée national. Certes, des expositions avaient déjà eu lieu dans l’édifice, mais cela n’est pas comme un musée.
Le 10 août 1793, le Muséum central des arts de la République ouvre ses portes au public. Oui, les révolutionnaires se sentaient, comme aujourd’hui, obligés de mettre « République » partout ! L’espace présente alors des œuvres confisquées aux émigrés et aux églises. Le vol, ce n’est pas beau…
Le Louvre devient dès lors un symbole de la démocratisation de l’art. Les œuvres d’art sont enfin accessibles à tous.
Le Louvre impérial continue l’expansion
Sous le Premier Empire, Napoléon Bonaparte poursuit l’enrichissement des collections du Louvre. Les Bonaparte ont toujours été amoureux du patrimoine. Il est donc logique de voir sous Napoléon un agrandissement.
Il fait construire l’aile nord, la Galerie Napoléon, et rebaptise le musée « Musée Napoléon ». Son narcissisme n’a pas de limite.
Après sa chute, le Louvre continue de se développer sous la Restauration et la monarchie de Juillet.
Au XIXe siècle, Napoléon III entreprend de grands travaux d’agrandissement. Le « petit » Napoléon tente toujours d’égaler son oncle ! Il achève les ailes nord et sud. Le Louvre prend alors la forme que nous connaissons aujourd’hui. Il y a plusieurs bâtiments et plusieurs cours.
En 1981, le président François Mitterrand lance le projet du Grand Louvre. Il souhaite moderniser et étendre le musée. L’architecte Ieoh Ming Pei conçoit la célèbre Pyramide de verre. Inaugurée en 1989, elle est presque autant critiquée que la tour Eiffel lors de sa construction. Pourtant, cette pyramide devenue l’entrée principale du musée est maintenant un symbole connu dans le monde entier. Donc, même si je comprends les critiques visuelles, il est impossible de nier que l’ouvrage a fait son effet !
Pour terminer, je veux juste rappeler, avec fierté patriotique, un fait majeur : le Louvre est le musée le plus visité du Monde, loin devant le musée national de Chine et le British Museum. Passer d’une forteresse remplie de chevaliers à un bijou artistique rempli de touristes, quel talent !
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).
