D’Artagnan est un homme au nom célèbre. D’ailleurs, son nom l’est plus que l’homme. Il a tellement été mis en lumière dans le livre « Les Trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas que beaucoup de personnes imaginent qu’il s’agit d’un personnage.
Et non ! Le comte d’Artagnan a existé et sa vie a été extraordinaire. Je vous la retrace très rapidement, avant d’aborder plus en détail sa mort en 1673 aux Pays-Bas.
Qui était le vrai d’Artagnan ?
L’homme derrière la légende s’appelait Charles de Batz-Castelmore, comte d’Artagnan, et plus souvent appelé « d’Artagnan ».
Il est né entre 1611 et 1615 dans le sud-ouest de la France. À cette époque, les jours et les années de naissance, on s’en fichait un peu. Il y a donc beaucoup de personnes qui n’avaient aucune idée de la date à laquelle leur petit nez avait pointé entre les jambes de maman…
Issu d’une famille de petite noblesse, il gravit les échelons militaires jusqu’à devenir capitaine-lieutenant des Mousquetaires du roi. Ces Mousquetaires étaient une unité d’élite au service direct du roi Louis XIV.
Connu pour sa bravoure et sa loyauté, d’Artagnan a participé à de nombreuses campagnes militaires et était l’homme des missions délicates. Il s’est forgé une réputation d’intrépide homme d’armes.
Dans le même temps, le roi avait une confiance absolue en lui. Il n’a pas hésité à transformer cet homme prestigieux en simple garde de prisonniers, quand il savait que seul d’Artagnan pouvait accomplir la tâche avec une loyauté sans faille.
Pourquoi d’Artagnan est-il mort à Maastricht (Pays-Bas) ?
Il est mort à l’image de sa vie : vaillamment, comme un véritable guerrier !
Alors qu’il approche la soixantaine et que sa réputation n’est plus à faire, d’Artagnan aurait pu avoir une fin de vie tranquille. Il aurait pu trouver une nouvelle femme (Monsieur avait divorcé), raconter ses exploits à tout le monde et obtenir le respect sans difficulté.
Mais, un homme de sa trempe ne se satisfait pas d’une vie d’ancien Président de la République et d’une retraite douce. Il était un homme de la monarchie et un homme d’épée et de mousquet !
En 1673, Louis XIV décide de lancer une campagne militaire pour reprendre la ville de Maastricht qui est sous le contrôle des Hollandais.
La ville est fortifiée et défendue par une armée puissante. En face, les Français arrivent avec plus de 40 000 hommes. Pour mener à bien cette opération, le roi confie une partie des forces françaises aux compagnies de mousquetaires. Quand les enjeux sont importants, on se repose toujours sur les valeurs sûres.
D’Artagnan et d’autres commandants comme le duc de Monmouth sont donc de l’aventure.
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Comment est mort d’Artagnan ?
Durant le siège de Maastricht, d’Artagnan est nommé maréchal de camp.
Connu pour son expérience et son courage sans faille sur le champ de bataille, il participe personnellement aux opérations. Il conseille et maintient la discipline parmi ses hommes. Les autres hommes que les mousquetaires avaient tendance à faire n’importe quoi et certains avaient voulu déserté dès leur arrivée aux Pays-Bas….
Mais, le cerveau de l’affaire, ce n’est pas lui. C’est Vauban. Le marquis célèbre pour ses forteresses impressionnantes était aussi le maître de l’art du siège. Très rapidement, il fait construire plusieurs lignes de défense, l’une vers les ennemis, l’autre vers l’arrière pour se protéger d’éventuels renforts. Je résume très (trop ?) simplement. Vauban faisait des choses plus compliquées, mais je ne vais pas rentrer dans des schémas et des détails confus !
Lors de la nuit du 24 au 25 juin 1673, les Hollandais tentent une sortie. Ils veulent casser le siège avant que les premières difficultés ne se fassent ressentir. Mieux vaut combattre le ventre plein de gouda que d’attendre de crever la dalle pour se battre.
L’armée française se bat magnifiquement. D’Artagnan aurait été blessé légèrement.
Cependant, le gros problème est les dégâts occasionnés sur les lignes de défense. Une partie semble incapable de subir une autre offensive des Hollandais. Il faut la réparer au plus vite. D’Artagnan accompagne un groupe qui a pour mission de fortifier davantage les défenses.
Bien sûr, la meilleure défense étant l’attaque, et d’Artagnan n’allant pas se transformer en maçon du dimanche, les mousquetaires se lancent à l’assaut des Hollandais pour les affronter aux pieds des fortifications et permettre à d’autres de les renforcer. D’Artagnan n’est pas le genre d’hommes à donner des consignes et à observer les résultats depuis le haut d’un mur. Il combat même s’il a l’âge de se plaindre de ses rhumatismes sans honte.
Monmouth, inexpérimenté, aurait commis une erreur dans les déplacements de la petite troupe. Complètement à découvert, les Français sont visés par les Hollandais. D’Artagnan est touché par une balle de mousquet et s’écroule.
Plusieurs mousquetaires meurent pour aider le grand d’Artagnan à se relever. Mais, leur capitaine ne peut plus et décède aussi, à Maastricht, le 25 juin 1673.
Quand il apprend la nouvelle, le roi est attristé et écrit à la reine : « J’ai perdu d’Artagnan en qui j’avais la plus grande confiance et qui m’était bon à tout. ».
Peut-il exister un plus grand hommage que cet écrit de son roi ?
Vauban, le grincheux qui casse le mythe de la belle mort de d’Artagnan !
Il y a un grincheux dans l’histoire : Vauban. Pour lui, la mort de d’Artagnan était stupide. Il déclare, qu’il ne sait pas si c’est par paresse ou par vanité, que les mousquetaires sont sortis à découvert. Ils sont une centaine à mourir durant le siège à cause de cet acte qu’il qualifie de « péché originel que les Français ne corrigeront jamais ».
Pourquoi veulent-ils toujours jouer à « qui a la plus grosse » et meurent comme des téméraires sans cerveau ? (Cette question est de moi, pas de Vauban…)
Si l’on pense à la fameuse technique de la guerre à outrance utilisée par la France en 1914, on se dit que Vauban n’avait pas tort et qu’il n’est pas le dernier a avoir fait un tel constat !
Article écrit par Denis
Créateur de la Tête Haute Française, je partage mon amour de l’Histoire de France sans prétention, en essayant de la rendre amusante (même si je sais que cet humour ne sied pas à tout le monde).